Les inhibiteurs de SGLT2 ont une efficacité sur la protection de la fonction rénale chez les patients diabétiques de type 2

08/11/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les effets des inhibiteurs de SGLT2 sur l’insuffisance rénale, en particulier la nécessité d’une dialyse ou d’une transplantation ou d’un décès lié à la pathologie rénale, sont incertains.

De plus, les études préalables n’avaient pas assez de puissance pour évaluer de manière robuste l’hétérogénéité des effets sur les paramètres rénaux en fonction des différents niveaux de taux de filtration glomérulaire et d’albuminurie. Ceci a conduit une équipe australienne à mener une revue systématique avec méta-analyse pour évaluer les effets des inhibiteurs de SGLT2 sur les paramètres rénaux majeurs chez les patients diabétiques de type 2. Quatre études satisfaisaient aux critères d’inclusion dans la méta-analyse, évaluant trois inhibiteurs de SGLT2 : l’empagliflozine (étude EMPA-REG, OUTCOME), la canagliflozine (CANVAS Program et CREDENCE) et la dapagliflozine (DECLARE-TIMI 58). Sur un total de 38 723 participants, 252 ont nécessité une dialyse ou une transplantation ou sont décédés des conséquences de leur pathologie rénale, 335 ont développé une insuffisance rénale terminale et 943 ont eu une insuffisance rénale aiguë. Les inhibiteurs de SGLT2 réduisent de manière importante le risque de dialyse, de transplantation ou de décès rénal (risque relatif = 0.67 ; IC 95 % = 0.52-0.86, p = 0.0019) et cet effet est constant quelles que soient les études. Les inhibiteurs de SGLT2 réduisent aussi l’insuffisance rénale terminale (RR = 0.65 ; 0.53-0.81, p < 0.0001) et l’insuffisance rénale aiguë (RR = 0.75 ; 0.66-0.85, p < 0.0001) avec des bénéfices similaires quelles que soient les études. Il n’est pas impossible que l’effet proportionnel des inhibiteurs de SGLT2 s’atténuent avec le déclin de la fonction rénale. Néanmoins, tous les sous-groupes définis par le taux de filtration glomérulaire bénéficient des SGLT2, en particulier les participants qui ont un taux de filtration glomérulaire basal de 30 à 45 ml/min/1.73 m2 (RR = 0.70 ; 0.54-0.91, p = 0.008). La protection rénale était aussi similaire quelles que soient les études, indépendamment de l’albuminurie basale et de l’utilisation de médicaments bloquant le système rénine/angiotensine. En conclusion, selon cette méta-analyse, après revue systématique, les inhibiteurs de SGLT2 réduisent le risque de dialyse, de transplantation ou de décès d’origine rénale chez des sujets diabétiques de type 2 et protègent le rein d’une insuffisance rénale aiguë. Ces données apportent des arguments complémentaires pour l’utilisation des inhibiteurs de SGLT2 dans la prévention des complications rénales majeures chez les diabétiques de type 2.

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