Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune chronique qui conduit à une destruction des cellules β productrices d’insuline et qui nécessite une insulinothérapie exogène pour la survie. Des essais d’intervention afin de retarder la perte de la production d’insuline chez les patients diabétiques de type 1 ont déjà été menés, sans beaucoup de succès. Mais il serait surtout intéressant de pouvoir disposer de méthodes permettant de ralentir la progression clinique chez les patients susceptibles de développer un diabète de type 1 (membres de la famille de diabétiques de type 1) avant que le diabète ne soit patent. On sait en effet que lorsqu’un patient diabétique de type 1 est diagnostiqué, ses apparentés ont un risque important de développer un diabète de type 1 surtout s’ils ont un haplotype à risque et s’ils ont déjà des anticorps anti-pancréas. Il est donc intéressant, chez ces patients, de pouvoir disposer de médicaments susceptibles d’empêcher ou au moins de ralentir la progression vers le diabète de type 1 patent. Une équipe américaine a donc mis en place chez 76 participants dont 72 % avaient moins de 18 ans, une étude de phase 2, randomisée vs placebo, en double insu comparant le téplizumab, un anticorps monoclonal anti-CD3, à un placebo, chez des apparentés de patients diabétiques de type 1 qui n’étaient pas eux-mêmes diabétiques mais à haut risque de développer un diabète. Le suivi était assuré avec une HGPO tous les 6 mois jusqu’à l’apparition d’un diabète de type 1 clinique. Le temps médian entre la cure de téplizumab et le diagnostic de diabète de type 1 a été de 48,4 mois alors qu’il a été de 24,4 mois après placebo. La maladie a été diagnostiquée chez 19 (43 %) des participants qui recevaient le téplizumab et chez 23 (72 %) de ceux qui recevaient le placebo. Le hazard ratio pour le diagnostic de diabète de type 1 (téplizumab vs placebo) était de 0,41 (IC 95 % = 0,22 à 0,78 ; p = 0,006). Les taux annualisés de diagnostic de diabète étaient de 14.9 % par an dans le groupe téplizumab et de 35.9 % par an dans le groupe placebo. Il y a eu des événements secondaires attendus sous téplizumab, en l’occurrence des rashs et des lymphopénies transitoires, la présence de cellules TIGIT+KLRG1+CD8+ plus fréquents dans le groupe téplizumab que dans le groupe placebo. Chez les participants HLA-DR3 négatifs, HLA-DR4 positifs ou négatifs pour l’anticorps anti-ZnT8, le nombre de participants du groupe téplizumab développant un diabète a été moins important que dans le groupe placebo. En conclusion, le téplizumab retarde la progression du diabète de type 1 clinique chez les participants à haut risque de diabète car apparentés à des diabètes de type 1.
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