L’insuffisance rénale chez le diabétique est responsable d’environ la moitié des nouveaux cas d’insuffisance rénale terminale (IRT) aux États-Unis. Au cours des deux dernières décennies, l’amélioration du contrôle glycémique et les progrès thérapeutiques, avec l’utilisation de médicaments rénoprotecteurs, ont certes réduit le taux d’IRT chez les diabétiques mais de manière limitée. L'inflammation chronique est impliquée dans la progression de la néphropathie diabétique vers l’IRT, mais les mécanismes sous-jacents sont en grande partie inconnus. En particulier, on ne sait pas si ce processus varie en fonction du type de diabète ou du stade de la néphropathie et on ne connaît pas les protéines inflammatoires spécifiques circulantes qui contribuent à ce risque. L’équipe d’A Krolewski (Boston, Etats-Unis) qui travaille de longue date sur la néphropathie diabétique a donc tenté d’identifier les protéines inflammatoires plasmatiques associées au développement de l'IRT dans les cohortes de la Joslin Kidney Study atteintes de diabète, de type 1 (DT1) ou de type 2 (DT2), en mesurant les concentrations de 194 protéines inflammatoires à l'aide d'une plate-forme SOMAscan conçue sur mesure. Pour répliquer les résultats, une étude protéomique identique a été menée dans une cohorte indépendante d'Indiens Pima atteints de DT2. Dans les trois cohortes suivies pendant 8 à 11 ans, le délai d'apparition de l'IRT et le déclin de la fonction rénale, mesurés comme la pente de la filtration glomérulaire, constituaient les critères d’évolution. Dans chaque cohorte, une signature de risque inflammatoire rénal (kidney risk inflammatory signature, KRIS) extrêmement robuste, composée de 17 protéines associées au risque d’IRT à 10 ans. Six de ces protéines appartiennent à la superfamille des récepteurs du TNF et onze autres protéines comprennent quatre récepteurs et sept protéines sécrétées. Toutes ces protéines ont une source systémique et ne proviennent pas du rein. Les protéines KRIS semblent donc contribuer au processus inflammatoire participant au développement de l'insuffisance rénale terminale dans les deux types de diabète et permettent d’envisager de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux tests pronostiques pour identifier les sujets présentant un risque d'insuffisance rénale terminale, ainsi que des biomarqueurs pour mesurer les réponses au traitement de l'insuffisance rénale chez le diabétique.
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