Le cholestérol est un nutriment important dans l’alimentation humaine et les œufs en sont une source importante. Mais la production endogène de cholestérol étant importante, savoir si le cholestérol provenant de l’alimentation ou la consommation d’œufs sont effectivement associés à des pathologies cardiovasculaires et la mortalité reste un sujet de controverse. Afin de déterminer l’association entre le cholestérol alimentaire ou la consommation d’œufs et la survenue d’événements cardiovasculaires ou la mortalité, une analyse des données individuelles provenant de 6 études prospectives de cohorte ayant pris en compte les données alimentaires rapportées par questionnaires a été menée. L’analyse a inclus 29 615 participants d’âge moyen 51.6 ± 13.5 ans au début de l’étude dont 13 299 (44.9 %) étaient des hommes et 9 204 (31.1 %) étaient d’origine afro-américaine. Au cours d’un suivi médian de 17.5 années (intervalle inter-quartile = 13-21.7, maximum 31.3), il y a eu 5 400 événements cardiovasculaires et 6 132 décès quelle qu’en soit la cause. Les associations entre la prise de cholestérol alimentaire ou la consommation d’œufs et la survenue d’événements cardiovasculaires ou la mortalité globale étaient monotones (toutes les valeurs de p allaient de 0.19 à 0.83). Chaque apport supplémentaire de 300 mg de cholestérol par jour était significativement associé à un risque supérieur d’événement cardiovasculaire (hazard ratio ajusté = 1.17 ; IC 95 % = 1.09-1.26) ; différence de risque absolu ajustée = 3.24 % (1.39 % - 5.08 %) et à une surmortalité globale (HR ajusté = 1.18 ; 1.10 – 1.26), différence de risque absolu ajusté = 4.43 % (2.51 – 6.36 %). Chaque consommation d’un demi-œuf par jour en plus était associée de manière significative à un risque supérieur de survenue de maladie cardiovasculaire (HR ajusté = 1.06 (1.03-1.10) ; différence de risque absolu ajustée = 1.11 % (0.32 % - 1.89 %) et de surmortalité globale (HR ajusté = 1.08 ; 1.04 -1.11) ; différence de risque absolu = 1.93 % (1.10 – 2.76 %). Les associations entre la consommation d’œufs et la survenue d’événements cardiovasculaires (HR ajusté = 0.99 ; 0.93 – 1.05) pour la différence de risque absolu = 0.87 % (-1.83 à + 0.88 %) et de mortalité globale (HR ajusté = 1.03 ; 0.97 – 1.09) ; différence de risque absolu = 0.71 % ; -0.85 à + 2.28 %) n’était plus significative après ajustement pour la consommation de cholestérol alimentaire. En conclusion, chez les adultes américains, une consommation alimentaire supérieure de cholestérol ou d’œufs est significativement associée à un risque supérieur d’événement cardiovasculaire et de mortalité globale de manière dose-dépendante. Ces résultats doivent être pris en compte pour les recommandations alimentaires.
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