Kevzara, nouvelle réponse thérapeutique dans la polyarthrite rhumatoïde active, modérée à sévère

10/10/2018 Par Dr Alain Trébucq
Rhumatologie
Depuis un peu plus d’une quinzaine d’années, les biothérapies ont profondément modifié le pronostic de nombreuses pathologies inflammatoires, en dermatologie, rhumatologie ou gastroentérologie, mais aussi dans le traitement des cancers. Malgré ces progrès, l’innovation reste nécessaire pour continuer d’apporter des réponses après les phénomènes d’échappement. Un nouveau venu, dans cet arsenal thérapeutique, reste donc toujours une bonne nouvelle pour les patients.

Le dernier né est Kevzara (sarilumab), le premier anticorps monoclonal anti-IL6R en administration sous-cutanée toutes les deux semaines. Sa première indication est la polyarthrite rhumatoïde (PR) active, modérée à sévère, seul ou en association au méthotrexate (MTX) en cas de réponse insuffisante ou d’intolérance au MTX. Pour annoncer ce lancement, Sanofi Genzyme, désormais unité opérationnelle mondiale de Sanofi pour les maladies rares, la SEP, l’immunologie et l’oncologie, avait convié Gérard Thibaud, Président de l’Association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde (Andar). Entendre la voix du patient dans une telle pathologie est essentiel afin de comprendre l’importance de l’innovation thérapeutique. Victime de cette maladie depuis plus de 40 ans, ce patient a bénéficié en 2010 de sa première biothérapie : "un véritable miracle", dit-il, après tant d’années marquées par les déformations articulaires que ni la chirurgie palliative ni le MTX ou les corticoïdes n’avaient pu éviter. Pour la première fois depuis des décennies, grâce à un premier antiTNF-alpha, Gérard Thibaud pouvait enfin faire de longues marches, porter ses petits-enfants, lui qui n’avait jamais pu porter son enfant. Jusqu’à la première rechute par un phénomène d’échappement thérapeutique, un événement encore plus difficile à vivre, selon lui, que l’annonce de la maladie. C’est à ce moment-là qu’on comprend toute l’importance d’un traitement biologique supplémentaire qui permettra de sortir de l’impasse thérapeutique. Aujourd’hui, Gérard Thibaud en est à sa 3e biothérapie avec une qualité de vie satisfaisante.   Bloquer la capacité destructrice de l’interleukine 6 Les Prs Alain Cantagrel (CHU de Toulouse) et René-Marc Flipo (CHU de Lille), respectivement président et secrétaire général de la Société française de rhumatologie, se sont relayés pour présenter ce nouveau biomédicament qui doit permettre d’atteindre l’objectif thérapeutique de tout cas de PR : l’obtention et le maintien de la rémission marquée par l’absence de signes et de symptômes d’activité inflammatoire. Sept essais multicentriques, notamment l’étude Mobility, incluant un total de 2 887 patients, ont assuré le plan de développement de Kevzara dont bénéficient déjà plus de 5 000 patients dans 15 pays. Le sarilumab est un anticorps monoclonal humain qui se lie de manière spécifique aux récepteurs solubles et membranaires de l’interleukine 6 (IL-6), une cytokine retrouvée à un taux élevé dans les articulations des patients atteints de PR et jouant un rôle important dans la destruction articulaire. Kevzara s’administre en sous-cutané toutes les deux semaines. Le stylo prérempli peut être conservé à température ambiante durant 15 jours, donnant une autonomie d’un mois à un patient ayant retrouvé sa mobilité.  

Directeur général de Sanofi Genzyme pour la France, le Dr Christian Deleuze a présenté les nombreux programmes en cours de développement :
-D’autres indications pour le sarilumab, notamment les maladies ayant une forte composante inflammatoire systémique : pseudo-polyarthrite rhizomélique, maladie de Horton, vascularites, maladie de Still…
-Dupixent dans la dermatite atopique modérée à sévère.
-Un anti-PD1 (cemiplimab) en oncologie et en premier lieu dans le cancer bronchique.
-Et d’autres programmes dans le myélome multiple, le purpura thrombotique thrombocytopénique, la maladie de Niemann-Pick, l’asthme et la BPCO…

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