Hygiène de vie : telle mère, tel enfant !

19/07/2018 Par Pr Philippe Chanson
Nutrition
Chez les femmes, l’adhésion à un style de vie globalement sain est associé à une réduction importante du risque de diabète de type 2, de maladie coronarienne et de mortalité.

Mais est-ce également vrai chez les enfants de ces femmes, par l’intermédiaire d’une modification de leur environnement de vie et de leur hygiène de vie ? Afin d’examiner l’association entre un style de vie globalement sain chez la mère (indice de masse corporelle adéquat, régime de bonne qualité, exercice régulier, absence de tabagisme et prise d’alcool faible à modérée) et le risque de développer une obésité chez les enfants, des auteurs américains ont utilisé les données de 2 études prospectives (Nurse’s Health Study et Growing Up Today Study, GUTS) dans lesquelles les paires de mères et d’enfants étaient analysées. L’étude a porté sur 24 289 participants de l’étude GUTS, âgés de 9 à 14 ans qui n’avaient pas d’obésité et qui étaient nés de 16 945 femmes de l’étude Nurse’s Health Study. 1 282 (soit 5.3 %) enfants sont devenus obèses au cours d’un suivi médian de 5 années. Le risque de survenue d’une obésité était inférieur chez les enfants dont les mères gardaient un IMC correct (18.5 à 24.9 kg/m2) avec un risque relatif de 0.44 (IC 95 % = 0.39 à 0.5), qui faisaient au moins 150 minutes par semaine d’activité physique modérée à forte (RR = 0.79 ; 0.69 à 0.91), ne fumaient pas (RR = 0.69 ; 0.56 à 0.86) et consommaient de l’alcool de manière modérée (RR = 0.88 ; 0.79 à 0.99). Un régime de haute qualité chez la mère (dans les 40 % supérieurs de l’index Alternate Healthy Eating Index 2010) n’était pas associé de manière significative au risque d’obésité chez les enfants (RR = 0.97 ; 0.83 à 1.12). Lorsque l’ensemble des facteurs de style de vie sain était considéré de manière simultanée, les enfants de mère qui adhéraient aux 5 facteurs de style de vie de faible risque avaient un risque diminué de 75 % d’obésité en comparaison des enfants des mères qui n’adhéraient à aucun de ces facteurs de bas risque (0.25 ; 0.14 à 0.47). Cette association était similaire quels que soient le sexe et l’âge des enfants et persistait dans les sous-groupes d’enfants qui avaient des profils de risque variables définis par des facteurs comme les complications de la grossesse, le poids de naissance, l’âge gestationnel et la prise de poids pendant la grossesse. En conclusion, cette étude confirme que l’adhésion à un style de vie sain chez les mères au cours de l’adolescence et de l’enfance de leurs enfants était associée à une réduction substantielle de l’obésité chez ces enfants. Il est donc capital d’améliorer, par des interventions familiales ou parentales, multifactorielles, le risque d’obésité chez l’enfant.

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Michel Lemariey-Barraud

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La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

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