Les pathologies endocriniennes sont plus fréquentes chez les survivants d’un cancer traité dans l’adolescence

10/07/2018 Par Pr Philippe Chanson
Cancérologie

Les taux de survie du cancer se sont considérablement améliorés au cours des dernières décennies. Il est donc important de considérer les conséquences, en particulier endocriniennes, à long terme, chez les patients traités durant l’adolescence ou à l’âge jeune.

Les résultats d’une étude danoise portant sur l’ensemble de la population danoise sont présentés dans JAMA Network Open. L’étude a été menée entre janvier 1976 et décembre 2009 et a comporté un suivi de 1977 jusqu’au 31 décembre 2010. Un total de 32 548 patients ayant survécu au moins un an après le traitement de leur cancer dont le diagnostic a été fait entre l’âge de 15 ans et 39 ans ont été identifiés dans le Registre Danois du Cancer et 188 728 témoins, appariés à l’année de naissance et au sexe ont été choisis de manière randomisée dans le Registre Civil Danois. Un total de 32 548 adolescents et jeunes adultes survivants, dont 43 % étaient des hommes, et qui ont été suivis pendant 379 157 personnes/année ont été comparés à 188 728 participants sans cancer dont 43.8 % d’hommes suivis pendant 2 958 994 personnes/année. Un total de 2 129 survivants de cancers, soit 6.5 %, ont eu au moins un contact hospitalier pour une pathologie endocrinienne alors que le pourcentage attendu était de 3.8 % si l’on se réfère à la population témoin. L’augmentation du risque relatif est donc statistiquement significative à 1.73 (IC 95 % 1.65-1.81). Les risques relatifs étaient les plus élevés pour l’hypogonadisme chez l’homme (RR=75.12 ; 45.99-122.7), l’hypogonadisme féminin (RR=14.65 ; 8.29-25.86) et l’insuffisance hypophysaire (RR=11.14 ; 8.09-4.34). Les principales raisons pour un contact hospitalier étaient une pathologie thyroïdienne (38 %), une dysfonction testiculaire (17.1 %) ou un diabète (14.4 %). Les survivants de leucémie étaient à risque élevé de développer une maladie endocrinienne quelconque (RR = 3.97 ; 3.10-5.09) alors que les survivants de lymphomes de Hodgkin (RR = 3.06 ; 2.62-3.57) avaient le risque le plus élevé d’hypothyroïdie (excès de risque absolu 362 pour 100 000 personnes/année ; 280-443). L’augmentation du risque de pathologies endocriniennes chez les adolescents et les jeunes adultes survivants de cancers indique la nécessité d’un suivi à long terme comme cela a déjà été mis en évidence dans d’autres études.

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