L’ophtalmopathie basedowienne est une complication parfois invalidante de la maladie de Basedow, dont le traitement reste malheureusement d’efficacité variable et est souvent associé à des effets secondaires. Ainsi, si les corticoïdes utilisés seuls ou avec une radiothérapie peuvent réduire les signes inflammatoires et les symptômes chez des patients ayant une ophtalmopathie active, ils sont malheureusement peu efficaces sur l’exophtalmie et ont de nombreux effets secondaires.
Des immunoglobulines qui activent le récepteur de l’IGF1 ont été détectées chez les patients ayant une maladie de Basedow et l’on sait que l’IGF1 et la TSH stimulent la thyroïde de manière synergique. Ceci a donc conduit à essayer le téprotumumab, un anticorps monoclonal humanisé inhibant le récepteur de l’IGF1 chez ce type de patients. Une étude multicentrique, en double insu, randomisée versus placebo, a été mise en place afin d’évaluer l’efficacité du téprotumumab chez les patients ayant une ophtalmopathie active modérée à sévère. 88 patients ont été assignés de manière randomisée à recevoir le placebo ou le médicament actif, administré par voie intraveineuse toutes les 3 semaines et cela à 8 reprises. Le critère d’évaluation principal était la réponse, définie comme une réduction de plus de 2 points du score d’activité clinique (qui va de 0 à 7, un score ≥ 3 indiquant une ophtalmopathie thyroïdienne active) et une réduction de plus de 2 mm de l’exophtalmie à la 24ème semaine. Dans la population analysée en intention de traiter, 29 des 42 patients qui ont reçu le téprotumumab (69 %) en comparaison de 9 des 45 patients qui ont reçu le placebo (20 %) ont eu une réponse à la 24ème semaine (p < 0.001). Les effets thérapeutiques étaient rapides : à la 6ème semaine, 18 des 42 patients du groupe téprotumumab (43 %) et 2 des 45 patients du groupe placebo (4 %) avaient une réponse (p < 0.001). Les différences entre les groupes ont augmenté par la suite. Le seul effet secondaire lié au médicament a été la survenue d’une hyperglycémie chez les patients ayant un diabète, cet événement étant contrôlé par l’ajustement du traitement antidiabétique. En conclusion, chez les patients ayant une ophtalmopathie active, le téprotumumab est plus efficace que le placebo pour réduire l’exophtalmie et le score d’activité clinique.
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