Insulines à dose hebdomadaire unique : de plus en plus de preuves d’efficacité
Le diabète de type 2 (DT2) touche 537 millions de personnes dans le monde en 2021, et l'estimation est de 783 millions de cas en 2045. Environ 40 % d'entre elles nécessitent une insulinothérapie. Cependant de nombreux patients sont réticents au passage aux injections d’insuline. « Après l'initiation de l'insuline, un patient sur trois n'adhère pas au traitement, et une majorité préfère un contrôle efficace de la glycémie sans injections quotidiennes » s’inquiète la Dre Athena Philis-Tsimikas, endocrinologue à San Diego. Elle espère que passer de 365 à seulement 52 injections permettra de mieux gérer le diabète. Deux insulines basales hebdomadaires sont en cours de développement, l'insuline basale Fc (BIF) et icodec. La BIF est composée de deux agonistes du récepteur à l’insuline associés entre eux grâce au fragment Fc des immunoglobulines. Sa demi-vie de 17 jours est due à une absorption lente dans l'espace sous cutanée, explique le Dr Juan Frias, endocrinologue à San Diego. L'insuline icodec est due à une modification de la structure moléculaire de l’insuline qui est associée à un acide gras permettant ainsi une fixation à l’albumine. Ce complexe constitue une réserve d’insuline dans l’organisme qui va être ensuite libérée très progressivement. La demi-vie est 196 heures. Les études de phase 2 se multiplient. La Pre Chantal Mathieu, endocrinologue à Leuven, Belgique et vice-présidente de l'EASD cite notamment deux études de phase 2 comparant la BIF administrée une fois par semaine et l'insuline degludec injectée une fois par jour. Dans une des études, les patients étaient traités par insuline avant le début de l'étude et dans la 2ème les patients étaient naïfs d'insuline. Après 32 semaines, dans la 1ère étude, les 2 traitements ont montré des résultats similaires en termes de contrôle glycémique et de taux d'hypoglycémie. Dans la 2ème, après 26 semaines, les changements d'HbA1c étaient similaires tout comme le taux d'événements indésirables apparus au cours du traitement. Ces études ont servi de tremplin à un programme de phase 3, QWINT, comprenant cinq études mondiales. Le passage à l’icodec a également permis un contrôle glycémique efficace et a été bien toléré comme l'atteste trois essais de phase 2 comparant des patients DT2 insulino-naïfs pendant des périodes allant de 16 à 26 semaines et portant sur des populations de 154 à 247 patients. Un essai de phase 3a (ONWARDS 2) d'une durée de 26 semaines, a porté sur 526 adultes souffrant de DT2 requérant une insuline une ou deux fois par jour, qui ont reçu soit de l’icodec une fois par semaine soit de la degludec une fois par jour. « Le critère d'évaluation principal, à savoir une non-infériorité de la réduction des taux d'HbA1c à la semaine 26 avec l’icodec par rapport à la degludec, a été atteint sans différence significative des taux d'hypoglycémie estimés » s’enthousiasme le Dr Philis-Tsimikas.
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