Helicobacter pylori : la HAS publie des recommandations diagnostiques et thérapeutiques
Dans un contexte de méconnaissance des recommandations actuelles et d’antibiorésistance, la HAS et le Conseil national professionnel d’hépato-gastroentérologie (CNP HGE) publient de nouvelles recommandations concernant le diagnostic et le traitement des personnes infectées par Helicobacter pylori, sous forme de deux fiches. En particulier les spécialistes recommandent de ne plus prescrire de traitement « probabiliste » par trithérapie de 7 jours, mais une quadrithérapie de 10 à 14 jours.
En France, 15 à 30% de la population serait contaminée par Helicobacter pylori (HP). Cependant les recommandations diagnostiques et thérapeutiques sont souvent mal connues ou mal appliquées, constate la Haute Autorité de Santé (HAS). En particulier, les antécédents familiaux de cancer gastrique ne sont pas toujours pris en compte. "Il arrive également que les méthodes diagnostiques soient mal utilisées, comme la sérologie utilisée à tort pour contrôler l'efficacité du traitement." De même, au niveau du traitement, "la trithérapie est encore parfois prescrite sans évaluation préalable de la sensibilité bactérienne aux antibiotiques et les mêmes antibiotiques réutilisés après un premier échec du traitement". En outre, le traitement d'éradication de la bactérie, fondé sur l'antibiothérapie, a évolué ces dernières années du fait de la progression de l'antibiorésistance, notamment à la clarithromycine. Dans ce contexte, les pratiques diagnostiques et thérapeutiques doivent s'adapter. Le texte précise ainsi les indications de recherche d’HP : ulcère gastrique ou duodénal, dyspepsie chronique, anémie par carence en fer, ou carence en vitamine B12 sans cause retrouvée, purpura thrombopénique immunologique, lymphome Malt… Elle repose sur la sérologie chez les patients avec, en cas de positivité gastroscopie, biopsies ; ou une gastroscopie avec biopsies en 1ère intention chez les patients ayant des symptômes, des facteurs de risque de cancer gastrique, de lymphome Malt, ou avant une chirurgie bariatrique. Le traitement, non urgent, est si possible guidé par la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques, notamment à la clarithromycine. Dans ce cas, 10 jours de trithérapie suffisent. Le traitement, quand il est probabiliste, fait appel à des quadrithérapies associant un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) et trois antibiotiques pendant 10 à 14 jours. Deux types de quadrithérapies existent, l'une dite "concomitante" sur 14 jours (IPP, amoxicilline, clarithromycine, métronidazole) et l'autre "avec bismuth" sur 10 jours (IPP, sel de bismuth, tétracycline, métronidazole). La quadrithérapie "avec bismuth" est à privilégier en cas de prise antérieure de macrolide ou d'allergie à l'amoxicilline, ajoute l’HAS. Elle souligne, en outre que "les anciennes modalités de traitement « probabiliste » par trithérapie de 7 jours associant un IPP et 2 antibiotiques ne sont plus efficaces face à l'augmentation des antibiorésistances". Enfin, le contrôle par un test à l'urée marquée doit être systématique.
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