Les députés approuvent la création d'un CHU en Corse
Une proposition de loi visant à créer d'ici à 2030 un CHU en Corse a été adoptée à l'unanimité, mardi 3 décembre, par les députés.
L'Assemblée nationale a approuvé à l'unanimité, mardi 3 décembre, une proposition de loi transpartisane visant à créer d'ici à 2030 un CHU en Corse. L'île est, en effet, la dernière région de France qui ne dispose pas d'un tel établissement sur son territoire, a rappelé dans l'hémicycle le député corse Paul-André Colombani (Liot), rapporteur du texte.
Ce projet fait largement consensus sur l'île, selon l'élu. Pour cause : depuis des décennies, la Corse est tenue à l'écart du "progrès dans l'accès au droit fondamental" qu'est "celui de la santé". "L'objet de cette proposition de loi est donc très simple : réparer l'injustice et la rupture d'égalité dont souffre [l'île], grande oubliée de cette répartition territoriale", a détaillé l'élu, lui-même médecin généraliste.
Actuellement, la Corse compte "deux structures hospitalières, une à Bastia, qui couvre de son influence 60% de la population insulaire, et une à Ajaccio, pour les 40% restant", a, de son côté, précisé le député Michel Castellani (Liot), lors des débats. Mais les spécialités médicales manquent, tout comme le nombre de praticiens sur l'île.
Pour Paul-André Colombani, l'absence de CHU sur ce territoire est "d'autant plus préjudiciable" que la Corse cumule "des difficultés": "Son relief d'île-montagne, la prégnance de [sa] précarité […] et bien sûr sa démographie, avec un vieillissement de la population, une forte croissance [de celle-ci] et un phénomène de saisonnalité", a-t-il poursuivi.
28000 transferts médicaux par an entre la Corse et le continent
Faute de CHU, la population de l'île est contrainte de se déplacer sur le continent pour se soigner. Les déplacements médicaux vers le continent se multiplient, avec "28 000 transferts médicaux par an entre la Corse et le continent, ce qui représente un Corse sur huit", a insisté le rapporteur du texte. "Je vous laisse imaginer les conséquences humaines, financières dramatiques", a-t-il ajouté, s'adressant aux députés.
Mais ces difficultés ont une autre conséquence "encore plus grave", selon l'élu : "Nous assistons à un renoncement massif au recours aux soins, et donc à une perte de chances pour les patients les plus fragiles qui ne peuvent se déplacer."
C'est donc dans ce contexte que Paul-André Colombani a défendu sa proposition de loi ce mardi. Saluant toutefois la volonté du Gouvernement de proposer à l'université de Corse "l'intégralité du premier cycle des études de médecine en 2025" et de regrouper "des étudiants corses à l'université Aix-Marseille pour le second cycle", le député a appelé à la création d'un "choc de confiance pour des familles corses qui depuis trop longtemps sont confrontées à l'inégalité de l'accès aux soins". "Faisons entrer la Corse dans la modernité, en réparant l'injustice historique qui l'en a privée depuis soixante ans !", a-t-il tonné, au cœur de l'Assemblée.
La proposition de loi a finalement été adoptée en première lecture par 142 voix pour et une contre, mais la députée en question à fait savoir par la suite qu'elle s'était trompée, rapporte l'AFP.
[avec AFP]
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