"Obstruction corporatiste à l'accès aux soins" : la charge des associations de patients contre les syndicats de médecins libéraux
De nouvelles séances de négociations conventionnelles entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux auront lieu la semaine prochaine. La première avait été suspendue par le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme. Les syndicats avaient imposé un changement de calendrier pour pouvoir aborder prioritairement les questions tarifaires. "L’accès aux soins des usagers est donc pris en otage par des syndicats de praticiens dans ces négociations conventionnelles à peine commencées et déjà quittées", se révolte, dans un communiqué, France assos santé, qui défend les usagers.
Pointant l'"opposition" des syndicats de médecins libéraux à "la régulation à l’installation", à l'"accès direct aux paramédicaux" et à "la primoprescription des IPA dans les structures d’exercice collectif", sous prétexte qu'il "y aurait péril sur la qualité et la sécurité des soins", France assos santé dénonce une "attitude d’obstruction corporatiste" de la part des syndicats de médecins libéraux et réfute "les arguments fallacieux utilisés pour la justifier". L’organisation interassociative demande aux syndicats de "prendre la mesure de la gravité de la situation" et de "faire preuve de responsabilité dans les débats sur le PLFSS et les négociations conventionnelles".
L'association note que, d'après une étude, "la qualité des soins de santé primaire est aussi bonne, voire meilleure quand ils sont dispensés par des infirmiers plutôt que par des médecins, et [...] la satisfaction des patients est plus grande". Elle propose ainsi d'élargir davantage l’offre pour améliorer l'accès aux soins. Aujourd’hui, l'association déplore "les délais de consultation rallongés", les praticiens qui "refusent les prises en charge de nouveaux patients", les "errances médicales" ou encore "les retards dans les prises en charge"…
France assos santé veut "mettre en place des solutions organisationnelles, appuyées sur des structures d’exercice coordonnées et favorisant le transfert de compétences, pour que les usagers aient accès à une équipe traitante". Si des "mesures d’ampleur ne sont pas prises", l'association prédit que les cinq ans à venir deviendront "les futures années noires de l’accès aux soins".
"On ne régule pas une profession en déficit démographique", répond la CSMF
Dans un communiqué, la CSMF dénonce "avec la plus grande fermeté cette prise de position mensongère", expliquant que les mesures coercitives et la régulation à l'installation "ne fonctionnent pas". "On ne régule pas une profession en déficit démographique." Elle rappelle la "nécessité de travailler en coordination avec les autres professionnels de santé". La CSMF déclare par ailleurs que "les médecins ne peuvent être tenus responsables des politiques publiques qui, depuis 40 ans, ont contribué à diminuer le nombre de médecins, aboutissant à la situation démographique d’aujourd’hui".
La CSMF demande davantage de moyens pour assurer la prise en charge par les médecins des "650 000 patients en ALD sans médecin traitant" et souhaite s'associer à France assos santé "pour trouver ensemble les mesures permettant d’améliorer l’accès aux soins des Français".
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