Psy, gynéco, dermato… L'inquiétante baisse du nombre de spécialistes en Île-de-France
"Souvent centrés sur le seul accès aux médecins généralistes de premiers recours, les pouvoirs publics en ont oublié toutes les autres spécialités qui souffrent aujourd’hui de graves déficits et dans certains cas posent de sérieux problèmes de coordination et d’accès aux soins", alerte l'URPS médecins d'Ile-de-France, dévoilant ce vendredi "une série de données inédites pour quantifier la pénurie de médecins libéraux spécialistes" dans la région.
Une baisse qui "n'épargne aucune spécialité et aucun département". Mais certaines spécialités sont plus touchées que d'autres. En huit ans, la psychiatrie a perdu 30% de ses effectifs, la gynécologie 29%, la dermatologie 25%, l'ORL et la rhumatologie 21%. "Ces chutes d’effectifs sont d’autant plus inquiétantes pour l’accès aux soins qu’elles concernent des spécialités où les médecins libéraux sont majoritaires" : plus de 7 dermatologues sur 10 sont des libéraux.
Moins exposées, la cardiologie et l'anesthésie ont néanmoins perdu 7% de leurs forces vives.
La grande couronne francilienne est la zone la plus impactée : la Seine-et-Marne a perdu 40% de ses dermatologues en huit ans. Les patients se reportent logiquement sur Paris : les libéraux parisiens réalisent 39% de leurs actes auprès des patients venant des sept autres départements franciliens.
La tendance n'est pas près de s'inverser, prévient l'URPS. De nombreux départs en retraite sont à prévoir à très court terme : 30% des libéraux franciliens sont en effet âgés de plus de 65 ans, soit 3400 médecins en âge de cesser leur activité. C'est le cas de 40% des cardiologues à Paris. Pour convaincre ces médecins de continuer à exercer, l'URPS demande à ce qu'"un statut ou des avantages" soient définies en urgence.
Pour l'URPS, le nombre de postes d'internat de spécialité est insuffisant : avec seulement 14 postes d’internes ouverts par an en Île-de-France, il faudra 30 ans pour retrouver le niveau de 2010 en dermatologie. De même 94 postes de psychiatres ont été proposés cette année, tandis que 853 spécialistes sont en âge de prendre leur retraite.
D'autres freins à la non-installation des jeunes sont identifiés : coût du foncier, manque d'attractivité de certains territoires, faible nombre de terrains de stage ouverts auprès des médecins libéraux. L'URPS plaide ainsi pour le développement des équipes de soins spécialisées, de la télé-expertise (revalorisée…), de la délégation de tâches avec le financement d'assistants techniques pour les spécialités qui s'y prêtent (dermato, ORL, cardio, gastro…) et pour l'accompagnement financier des jeunes médecins à l'installation dans des "locaux aux normes".
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