Comment les médecins libéraux des Bouches-du-Rhône ont été marginalisés par l'Institut du Pr Raoult
Dans cette crise, "il y a eu des oubliés et la médecine libérale fait partie de ceux-là", estime l'union régionale des professionnels de santé libéraux – médecins de Paca, dans un livre blanc qui critique "sans retenue" la gestion de l'épidémie. Objectif : restituer "la réalité de ce que nous, soignants de terrain en ville, avons vécu et ce que nous ne voulons plus vivre". Tout y passe : les dotations trop tardives en masques ("Certains n'ont jamais eu de dotation en FFP2"), la lourdeur administrative opposée à la mobilisation opérationnelle des centres Covid, l'hospitalo-centrisme de l'ARS, la centralisation des appels par le 15, l"ostracisme à l'égard du privé" ou encore l'inexistence des retours d'information vers les médecins traitants de la part des CHU.
A ces problématiques, communes à bon nombre de médecins français, s'ajoutent pour les libéraux des Bouches-du-Rhône le cas particulier de l'IHU de Marseille "avec sa pratique de tests massifs" hors recommandations. "Les patients se rendaient spontanément à l'IHU, parfois au mépris des mesures de confinement (files d'attente sur le boulevard Jean Moulin de plusieurs centaines de mètres), et bien sûr sans aucun retour de prise en charge vers le médecin traitant", malgré les sollicitations de l'URPS, fustige le livre blanc. "Au mépris des professionnels de terrain" "L’IHU a par la suite étendu son influence en testant "hors les murs" dans des Ehpad, des foyers logements, etc… au mépris des professionnels de terrain qui étaient impliqués : pas de concertation avec les laboratoires locaux, pas de retour au médecin traitant des résultats ni de la prise en charge, et évidemment, pas de lettre de liaison." Tandis que les médecins libéraux eux, se sont retrouvés démunis face aux patients à qui ils ne pouvaient proposer ni test, ni traitement. Seule l'Assurance maladie et sa réactivité trouvent grâce aux yeux des libéraux.
Pour tirer les leçons de la crise, l'URPS émet plusieurs propositions : confier le pilotage du parcours de soin (incluant le séjour à l'hôpital) au médecin traitant "au sein et avec les fonctionnalités de sa CPTS et/ou MSP", mettre en place une régulation libérale dédiée, autonome et indépendante du 15 pour la permanence des soins ambulatoires, développer les moyens des CPTS, financer des outils des systèmes d'information de la ville, mettre en place une "vraie" décentralisation des ARS, constituer un plan blanc de la médecine de ville. L'URPS demande, enfin, à ce que les revenus de cette période de crise soient exonérés de charges sociales et d'impôts et ce afin de "compenser l'absence d'aide logistique pour la coordination des centres Covid".
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