Orthoptistes, opticiens… Les ophtalmos déplorent des "confusions"
S'il encourage le développement du travail aidé et des coopérations entre professionnels, qui ont permis de réduire fortement les délais de rendez-vous en ophtalmologie, le Snof souhaite poser avec l'Ordre et les pouvoirs publics une "définition claire et précise" de ce qu'est un cabinet d'ophtalmologie. Des conditions de présence du médecin spécialiste doivent être respectées, insiste le syndicat.
"Nous constatons aujourd’hui encore beaucoup de confusions volontaires ou non entre cabinets d’orthoptie, magasins d’optiques et cabinets avec présence d’un médecin. Malheureusement cette confusion s’accompagne généralement d’une perte de chance pour les patients", a alerté jeudi le Dr Vincent Dedes, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof). Raison pour laquelle le syndicat veut réserver l'appellation "cabinet d'ophtalmologie" à un site où un ophtalmologiste est présent au moins deux fois par semaine, ou bien au minimum 40% du temps d'ouverture du cabinet.
Alors que les pouvoirs publics ont favorisé les délégations de tâches et transferts de compétences vers les orthoptistes et les opticiens ces dernières années pour pallier les problèmes d'accès aux soins, "nous devons redoubler d'efforts pour bien flécher le parcours de soins, et faire en sorte que les Français aient bien à un moment donné un point de contact avec un ophtalmologiste", a insisté le responsable syndical.
Si les ophtalmologistes se sont opposés à l'accès direct aux orthoptistes, prévu par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022, ils sont très favorables au travail aidé au sein des cabinets : en 2024, selon l'enquête annuelle du Snof, 84,7% des ophtalmologistes déclarent exercer en travail aidé avec un ou plusieurs assistants. "Une proportion en augmentation de 21 points depuis 2019", souligne le syndicat. Le travail aidé est "quasi-généralisé parmi les moins de 50 ans" et "plébiscité par les jeunes ophtalmologistes de moins de 40 ans qui le pratiquent à 97%". Les orthoptistes salariés restent la principale aide : 62% des ophtalmologistes déclarent travailler avec eux.
Ces organisations innovantes ont permis de réduire les délais de rendez-vous de 70% depuis 2017, montrait une enquête du Snof en 2023. Alors que "certains territoires sont encore en difficulté, notamment dans les communes rurales et urbaines de moins de 20 000 habitants", le Snof mise sur le développement des cabinets secondaires et des sites multiples, "grâce à des aides spécifiques : aide à l’installation, forfait déplacement pour les professionnels de santé, cotations spécifiques, forfait technique pour les petits gestes réalisés au cabinet".
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