Suicide d'une infirmière : des conditions de travail insupportables évoquées dans une lettre
Une infirmière de 49 ans qui exerçait à l’hôpital de Béziers a mis fin à ses jours le 3 juin dernier à son domicile. Elle a laissé une lettre à ses proches, évoquant des conditions de travail insupportables et un harcèlement moral.
Le drame s'est produit il y a deux semaines. Le 3 juin dernier, une infirmière de l'hôpital de Béziers s'est suicidée à son domicile, mettant en cause, dans une lettre posthume, des conditions de travail insupportables et un harcèlement moral. Selon Midi libre, qui a révélé le drame, une enquête de police a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de la mort de l'infirmière.
Dans un communiqué transmis au quotidien local vendredi dernier, le centre hospitalier a indiqué que l'infirmière était "salariée depuis 16 ans, après une période de maladie, elle avait repris une activité professionnelle au sein des services du site de Perréal-Les Arènes".
"Sa disparition a suscité une forte émotion au sein de la communauté hospitalière", a poursuivi l'établissement biterrois, précisant qu'un "dispositif d'accompagnement psychologique collectif ou individuel" avait été proposé aux collègues de l'infirmière. Sous le choc, une quinzaine de personnels sont en arrêt maladie depuis une semaine.
Deux demandes d'expertises réclamées par les syndicats
Une réunion exceptionnelle a été organisée ce lundi 17 juin au centre hospitalier à la demande des représentants du personnel FO et CGT. Les syndicats ont demandé à cette occasion que soient diligentées rapidement deux expertises indépendantes, l'une sur les risques psychosociaux au sein du service d'hématologie où exerçait l'infirmière, et l'autre sur l'organisation médicale du service.
"Tous les agents sont fatigués, les conditions sont de plus en plus compliquées. Je pense sérieusement que c'est un problème national", a déclaré Florence Guenot, représentante "hygiène et sécurité" CGT au CH de Béziers, à France 3 Occitanie.
"Il faut obtenir une vision globale de l'hématologie-oncologie (organisation, relationnel, etc.) qui, visiblement, souffre de dysfonctionnements, avec beaucoup de turn-over, a déclaré auprès de Midi libre Magali Laffaille, de la CGT. Et il faut absolument assurer le suivi santé des agents, notamment de ce service. Il faut savoir qu'on a un médecin du travail, qui vient de Perpignan (plus un autre mais qui est actuellement en formation) seulement deux jours et demi par mois pour 2 700 agents (hors médecins, NDLR)."
[avec Midi libre et France 3 Occitanie]
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