Les internes en ambulatoire ne toucheront pas de prime pour leur mobilisation face au Covid

24/04/2020 Par Marion Jort

Les internes en ambulatoire, en psychiatrie et en chirurgie ne pourront pas toucher la prime Covid-19 allant de 500 à 1.500 euros promise par le Gouvernement aux soignants mobilisés face au coronavirus.  

 

C’est un vent de révolte qui souffle depuis l’annonce de la nouvelle. Alors que le Gouvernement a annoncé une prime allant de 500 à 1.500 euros pour tous les soignants hospitaliers ayant participé à la gestion de la crise du coronavirus, les internes en ambulatoire, en chirurgie et en psychiatre ne pourront pas y prétendre.  

“Mobilisés, mais par primés ?” dénonce l’InterSyndicale nationale Autonome Représentative des internes en Médecine générale (Isnar-IMg) dans un communiqué. “Lorsqu’il a fallu apporter un soutien massif dès les premières heures de la crise, en stages ambulatoires ou hospitaliers, nous étions tous là. Lorsqu’il a fallu nous engager et renforcer les services et les Ehpad en parallèle de nos stages ambulatoires ou hospitaliers, nous étions tous là. Lorsqu’il a fallu aller au contact de patients potentiellement contaminés, avec des dotations en protections ridicules comme en Normandie, où seuls 16 masques ont été fournis pour toute la durée du confinement, nous étions quand même tous là. Dès le début de la crise, nous étions tous en première ligne. Et quand il faudra vivre avec cette nouvelle donne, nous serons toujours là”, écrivent-ils encore. 

De son côté, l’InterSyndicale Nationale des Internes (Isni) avait aussi exigé que cette prime soit accordée à tous les internes, “sans distinction”.  

“On le dénonce s’alarme Justin Breysse, président de l’Isni. “On a reçu beaucoup de messages de la part de ces internes et on les comprend. On fait remonter leur colère.”

 

L’AP-HP assure qu’elle distribuera la prime 

Sur Twitter, l’AP-HP assure pourtant, de son côté, que les internes seront inclus dans le dispositif de la prime exceptionnelle, “quelle que soit la discipline de l’interne. Il n’y a pas de notion...

de première ou seconde ligne”.  

“Tous les internes ne sont pas à l’AP-HP. Que l’AP-HP soit considérée comme l’un des établissements qui a le plus fait face au Covid et que l’ensemble de ses internes soient concernés par la prime, c’est une chose. Mais la question qui se pose, c’est pour les autres types d’établissements et pour les autres régions. Il y a la question du Grand Est et beaucoup d’autres types d’établissements qui reçoivent des internes, et là-dessus, on n’a pas de réponse”, rappelle Justin Breysse.  

“Le fait de faire une prime exceptionnelle, c’est bien et ça va dans notre sens. Mais, ça ne sera jamais suffisant. On trouve ça décevant, pour un dispositif simple et lisible, de se retrouver dans un mille-feuille administratif avec la nécessité, pour les établissements, de choisir qui bénéficiera et ne bénéficiera pas de la prime. Les directions hospitalières ne sont pas forcément armées pour savoir qui a particulièrement lutté contre l’épidémie et qui ne l’a pas fait”, relativise-t-il encore.  

Autre point de contrariété pour l’Isni, le dispositif de revalorisation des gardes. “Il y a un dispositif de revalorisation de 50% des gardes à partir d'une garde par semaine, explique Justin Breysse. C’est pour nous largement insuffisant. Les heures supplémentaires effectuées ne sont pas toutes faites en garde, c’est principalement le soir en service. Là, on est sur un dispositif déjà plus ou moins existant.”

 

Mise à jour le 24/05/2020 à 12h15 : Dans un tweet publié sur son compte, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a assuré que les internes toucheront bien leur prime. Cependant, le ministère n'a pas donné plus d'informations sur les modalités d'attribution de cette dernière. 

 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
8 débatteurs en ligne8 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
14
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5