Les internes en ambulatoire, en psychiatrie et en chirurgie ne pourront pas toucher la prime Covid-19 allant de 500 à 1.500 euros promise par le Gouvernement aux soignants mobilisés face au coronavirus.
C’est un vent de révolte qui souffle depuis l’annonce de la nouvelle. Alors que le Gouvernement a annoncé une prime allant de 500 à 1.500 euros pour tous les soignants hospitaliers ayant participé à la gestion de la crise du coronavirus, les internes en ambulatoire, en chirurgie et en psychiatre ne pourront pas y prétendre.
“Mobilisés, mais par primés ?” dénonce l’InterSyndicale nationale Autonome Représentative des internes en Médecine générale (Isnar-IMg) dans un communiqué. “Lorsqu’il a fallu apporter un soutien massif dès les premières heures de la crise, en stages ambulatoires ou hospitaliers, nous étions tous là. Lorsqu’il a fallu nous engager et renforcer les services et les Ehpad en parallèle de nos stages ambulatoires ou hospitaliers, nous étions tous là. Lorsqu’il a fallu aller au contact de patients potentiellement contaminés, avec des dotations en protections ridicules comme en Normandie, où seuls 16 masques ont été fournis pour toute la durée du confinement, nous étions quand même tous là. Dès le début de la crise, nous étions tous en première ligne. Et quand il faudra vivre avec cette nouvelle donne, nous serons toujours là”, écrivent-ils encore.
[COVID-19] Prime hospitalière
— ISNAR-IMG (@ISNARIMG) April 23, 2020
Une hiérarchie arbitraire ne doit pas être établie entre les internes, selon leur stage hospitalier ou ambulatoire.
Face à la crise, nous étions tous là !
‼️ Les IMG en ambu ne doivent pas être les grands oubliés de l’effort collectif. pic.twitter.com/VvaX7DdPh7
De son côté, l’InterSyndicale Nationale des Internes (Isni) avait aussi exigé que cette prime soit accordée à tous les internes, “sans distinction”.
Prime exceptionnelle, une grande partie des internes sera laissée sur la touche.
— ISNI - InterSyndicale Nationale des Internes (@ISNItwit) April 23, 2020
Nous demandons la reconnaissance du statut de médecin et des conditions de travail et de formation décentes !https://t.co/aNTm8ck0cY pic.twitter.com/jhdc98i9qN
“On le dénonce s’alarme Justin Breysse, président de l’Isni. “On a reçu beaucoup de messages de la part de ces internes et on les comprend. On fait remonter leur colère.”
L’AP-HP assure qu’elle distribuera la prime
Sur Twitter, l’AP-HP assure pourtant, de son côté, que les internes seront inclus dans le dispositif de la prime exceptionnelle, “quelle que soit la discipline de l’interne. Il n’y a pas de notion...
de première ou seconde ligne”.
“Tous les internes ne sont pas à l’AP-HP. Que l’AP-HP soit considérée comme l’un des établissements qui a le plus fait face au Covid et que l’ensemble de ses internes soient concernés par la prime, c’est une chose. Mais la question qui se pose, c’est pour les autres types d’établissements et pour les autres régions. Il y a la question du Grand Est et beaucoup d’autres types d’établissements qui reçoivent des internes, et là-dessus, on n’a pas de réponse”, rappelle Justin Breysse.
Bonjour, les internes sont inclus dans le dispositif de la prime exceptionnelle, quelle que soit la discipline de l’interne. Il n’y a pas de notion de première ou de seconde ligne.
— AP-HP (@APHP) April 23, 2020
“Le fait de faire une prime exceptionnelle, c’est bien et ça va dans notre sens. Mais, ça ne sera jamais suffisant. On trouve ça décevant, pour un dispositif simple et lisible, de se retrouver dans un mille-feuille administratif avec la nécessité, pour les établissements, de choisir qui bénéficiera et ne bénéficiera pas de la prime. Les directions hospitalières ne sont pas forcément armées pour savoir qui a particulièrement lutté contre l’épidémie et qui ne l’a pas fait”, relativise-t-il encore.
Autre point de contrariété pour l’Isni, le dispositif de revalorisation des gardes. “Il y a un dispositif de revalorisation de 50% des gardes à partir d'une garde par semaine, explique Justin Breysse. C’est pour nous largement insuffisant. Les heures supplémentaires effectuées ne sont pas toutes faites en garde, c’est principalement le soir en service. Là, on est sur un dispositif déjà plus ou moins existant.”
Mise à jour le 24/05/2020 à 12h15 : Dans un tweet publié sur son compte, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a assuré que les internes toucheront bien leur prime. Cependant, le ministère n'a pas donné plus d'informations sur les modalités d'attribution de cette dernière.
Tous les internes, en médecine comme en chirurgie, ont participé, en ville comme à l'hôpital, à la lutte contre l'épidémie et à la protection des Français. Il a toujours été et il reste évident que tous les internes percevront la prime soignants.@ISNItwit @ISNARIMG https://t.co/NSvWPShVoz
— Olivier Véran (@olivierveran) April 24, 2020
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