Deux tiers des infirmières ont déjà été victimes de violences dans le cadre de leur travail et 73% d’entre elles ont déjà été témoins de telles violences, révèle une étude de l’Ordre national des infirmiers menée auprès de 31 000 professionnels. Pour 15% d’entre eux, ces violences ont lieu chaque semaine ou presque. Pour 40% d’entre eux, elles ont lieu plusieurs fois par an. Parmi les agressions, les infirmières rapportent des insultes (75%), des menaces physiques (45%), du dénigrement (43%), des coups (37%), des menaces de mort (16%) et des dégradations de biens personnels (10%).
Dans la majorité des cas, ces agressions sont commises par des patients (66%) ou des proches de patients (43%). Mais près d’un tiers des infirmières disent avoir été victime ou témoin de violences commises par un autre soignant, un membre du personnel ou de la direction de l’établissement dans lequel l’infirmière exerce. Par ailleurs, 72% des infirmières ont déjà ressenti des formes de violences de la part des institutions pour lesquelles elles travaillent et 25% ont déjà été victime de harcèlement professionnel.
Insultes, menaces, vols... Les généralistes, première cible des agressions sur les médecins
Ainsi la quasi totalité des infirmières interrogés (97%) considèrent que leurs conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles et un quart d’entre elles envisagent de quitter la profession dans les 12 mois à venir.
L’Ordre national des infirmiers appelle "les pouvoirs publics à garantir la sécurité des soignants" et réclame un régime de sanctions renforcées à l’égard des agresseurs, mais aussi le "traitement des causes structurelles de violences, qui ne se réduisent pas qu’à la responsabilité de leurs auteurs : manque de personnel, pressions sur les soignants, désorganisation"…
D’autre part, l’Ordre attend "une meilleure écoute des infirmiers victimes de violences", "une prise en charge globale des victimes autant au niveau psychologique que financier" et "un investissement massif dans le secteur de la psychiatrie".
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