"Il faut arriver à transposer l'assistant médical dans une notion d'équipe": aux Rencontres d'AVECsanté, Thomas Fatôme joue la carte du collectif
Son intervention a été régulièrement saluée par des applaudissements, tant les attentes étaient grandes et les réponses plutôt rassurantes. Aux 12e Rencontres nationales des maisons de santé, le directeur général de la Cnam est revenu sur des sujets d'actualité : dispositif Asalée, transposition des "articles 51" dans le droit commun ou encore l'ouverture de discussions pour l'ACI.
Article initialement paru sur Concours pluripro
"Si on veut que les maisons de santé s'ancrent dans les territoires, il faut améliorer le cadre d'accompagnement et le cadre financier." Des propos largement applaudis par les quelque 1.525 participants aux 12e Rencontres nationales d'AVECsanté, à Montpellier. Car Thomas Fatôme a joué, lui aussi, la carte du collectif ce vendredi matin, notamment en rappelant la devise de l'Assurance maladie – "Agir ensemble, protéger chacun" – faisant écho à "La force du collectif", thématique centrale de cette édition. Une force "en action", s'est réjouie Emmanuelle Barlerin, coprésidente de la fédération nationale des maisons de santé, saluant le "record" de participation cette année.
Interrogé sur la valorisation de l'acte monoprofessionnel qui pourrait se faire "au détriment" du collectif, le directeur général de l'Assurance maladie a rappelé la hausse de plus de 30% du montant de la rémunération des maisons de santé en 2022 (un peu de plus de 125 millions d'euros, soit + 17% par structure par rapport à l'année précédente) et insisté sur le fait que "les enveloppes pour les MSP ne sont pas fermées" : "J'essaie de ne pas opposer les enveloppes parce que ce sont des choses qui se font en dynamique sur plusieurs années. On est convaincus qu'il faut, à la fois, que les différentes professions de santé voient leurs actes évoluer régulièrement et aussi, diversifier les modes de rémunération. Donc il faut soutenir les modes de rémunération collectives comme les maisons de santé, notamment en innovant sur différentes formules." Pour Thomas Fatôme, les enveloppes "augmentent et vont continuer d'augmenter pour les MSP".
2.501 maisons de santé au 31 décembre 2023, "2.000 MSP" signataires de l'ACI-MSP… L'outil conventionnel étant "un outil de discussion", si "demain, il est appelé à se réenclencher, l'Assurance maladie est prête", assure Thomas Fatôme : "On a signé [l'avenant 1] il y a deux ans, et il faut aller plus loin sur ces sujets : rémunération d'équipe, organisation, accompagnement des professionnels… Cet outil conventionnel est au service d'une ambition et s'il y a une volonté du côté de Ségur, on sera là." Rappelant que le chiffre des 4.000 MSP, "c'est la qualité des soins pour les patients et de l'exercice pour les professionnels de santé", le directeur de la Cnam estime que "si on veut que les maisons de santé s'ancrent dans les territoires, il faut améliorer le cadre d'accompagnement et le cadre financier" pour être au rendez-vous des objectifs ministériels fin 2026.
Regrettant que lors des précédentes négociations, "on n'ait pas réussi à transposer la logique d'assistant médical" dans la notion d'équipe, "si on ouvre à nouveau les discussions, il faut très honnêtement arriver à transposer cette notion d'équipe, affirme Thomas Fatôme. Ce serait très bizarre de signer un futur accord sans que cela y figure". Revenant également sur la question des financements des loyers des infirmières Asalée, le directeur de la Cnam s'est dit "absolument convaincu" de "l'intérêt et de la pérennité" du dispositif : "L'Assurance maladie continuera à soutenir le dispositif dans la durée. Et je suis sûr que nous allons trouver un terrain d'entente dans les prochains jours."
Autre soutien des MSP, les "article 51", qui proposent des "modes de rémunération différents visant à valoriser une équipe", doivent être pris en compte dans l'évolution du soutien financier aux maisons de santé, précise Thomas Fatôme. "Est-ce que les équipes préfèrent des systèmes de forfait qui vont remplacer la rémunération ? ou plutôt des formules d'intéressement ? On a la chance d'avoir différentes expérimentations qui arrivent à échéance courant 2024. Et il y a des briques très intéressantes à considérer ! Notre système est construit historiquement sur un paiement à l'acte – ça peut avoir un sens - mais il faut le faire bouger et le compléter et répondre à une aspiration des professionnels." De là à déboucher sur des modèles à géométrie variable ? Rappelant la "petite révolution" pour l'Assurance maladie et sa "logique universelle et nationale" ainsi que cette adaptation au territoire "qui fait bouger les curseurs", il a insisté sur le fait qu'il ne faut "surtout pas" un seul modèle : "Ces modèles de capitation et de rémunération forfaitaire ont généralement du sens quand il y a un collectif de professionnels de santé. Un collectif qui peut s'organiser différemment et être rémunéré différemment. Il faut donc qu'on puisse proposer des modèles différents et je suis persuadé que 2024-2025 est une période charnière pour enrichir le cadre national et lui donner une souplesse au niveau territorial."
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