Fin du marathon pour les infirmiers libéraux. La dernière séance de négociations conventionnelles, mardi 12 mars, leur a permis de déboucher sur un accord avec l'assurance maladie : ce sera 365 millions d'euros de plus pour la profession, avec de nouveaux actes à la clé.
Après plus d'un an et demi de psychodrame et de portes claquées, les négociation conventionnelles infirmières sont sur le point d'accoucher d'un accord. Partant d'une proposition à 300 millions d'euros sur trois ans, l'assurance maladie a fini par emporter l'adhésion des syndicats infirmiers (FNI, CI, Sniil) en débloquant in extremis une enveloppe de 65 millions d'euros supplémentaires. De quoi permettre la signature d'un de la séance de négociations du 12 mars dernier. Ce sera donc 365 millions d'euros de mieux pour les infirmières. "On voulait des mesures qui permettent de mettre en relief l'expertise infirmière, notamment dans le traitement des plaies et le maintien à domicile des personnes âgées", explique Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Autant d'actes qui devraient permettre aux infirmiers de participer de façon plus efficace à la prise en charge des personnes âgées dépendantes et au virage ambulatoire. "Il va y avoir de nouveaux outils comme le bilan des plaies (d'ici 2020, nldr) ou le bilan iatrogénique (d'ici 2022, ndlr)", précise Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). Le suivi médicamenteux et les soins post-opératoires seront aussi de la partie. "Il faudra que les médecins s'informent sur la nouvelle nomenclature", conseille-t-elle. Place au bilan de soins infirmiers Autre nouveauté, attendue par la profession : le bilan de soins infirmiers (BSI), qui remplacera la démarche de soins infirmiers (DSI). Il permettra aux infirmiers d'être rémunérés, non plus à la séance mais au forfait, et en fonction de la charge de soins. "Il sera dématérialisé et transmis au médecin par voie électronique", indique Catherine Kirnidis. Mis en en place pour les personnes de plus de 90 ans à partir de 2020, le BSI sera progressivement étendu à l'ensemble des patients. Autre nouveauté : en contrepartie d'une régulation accrue en zone très sur-dotée, les infirmiers bénéficieront d'une augmentation des aides à l'installation et au maintien dans les zones en tension. Le zonage lui-même sera affiné, afin de mieux refléter l'accessibilité concrète aux infirmiers. L'avenant n°6 à la convention infirmière devrait être signé le 29 mars prochain, le temps pour les organisations syndicales de valider l'accord en interne – ce qui ne devrait pas poser problème. "On a ferraillé dur, ça a été difficile, mais on a le sentiment d'avoir obtenu tout ce qu'on pouvait obtenir", conclut Catherine Kirnidis. "Maintenant il faut qu'on avance."
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