Si le numerus clausus se maintient à son niveau actuel et si les diplômés de l'étranger continuent d'arriver en masse, les effectifs des kinés augmenteraient bien plus que les besoins, relève la Drees dans une étude démographique.
Au 1er janvier 2016, 85.000 kinés de 70 ans ou moins exerçaient en France. En 2040, ils seront près de 133.000, soit une hausse de 57%, relève la Direction de la Recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé dans une étude dédiée. Dans l'hypothèse d'un maintien de la législation en vigueur et du comportement des professionnels, le nombre de kinés en exercice augmenterait de 2% en moyenne par an jusqu'en 2040. Sur la période précédente, de 2000 à 2016, les effectifs de la profession ont déjà progressé de 46%, sous l'effet d'un doublement des quotas d'entrée en Institut de formation en masso-kinésithérapie (de 1369 places en 2000 à 2756 en 2017) et des "arrivées massives de diplômés de l'étranger" (1175 par an). En 2016, un tiers des nouveaux inscrits à l'Ordre des kinés avaient obtenu leur diplôme à l'étranger. La moitié d'entre eux (51%) avaient la nationalité française, les autres étant espagnols (19%) ou encore belges (8%). Si la hausse des effectifs de kinés s'annonce plus forte que celle de la population française sur la même période (+9% entre 2016 et 2040), les besoins en soins augmenteraient eux aussi fortement compte tenu du vieillissement de la population, relève la Drees. Les plus de 75 ans consomment en effet cinq fois plus de soins de kiné que la population générale. La hausse de la densité standardisée, qui rapporte les effectifs aux besoins de soins, ne serait "que" de 20%. En 2040, résume la Drees, il y aurait donc, si rien ne change, 140 kinés pour 100.000 habitants, contre 126 actuellement. En 2040, l'âge moyen de la profession augmenterait (de 41.5 ans en 2016 à 42.3) avec l'allongement de la durée des carrières et du vieillissement des générations soumises à des quotas importants. La féminisation de la profession observée ces dernières années se poursuivrait, jusqu'à atteindre 54% de femmes (51% en 2016) et l'exercice libéral continuerait de capter une écrasante majorité des professionnels : 89% en 2040, estime la Drees, contre 80% actuellement.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus