Mardi 2 septembre s’est ouvert, cinq ans après, le procès des différents attentats terroristes qui ont frappé la France en 2015. Et ce mercredi 9 septembre, c’est Patrick Pelloux, médecin urgentiste, qui a été appelé à témoigner à la barre, devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Ancien collaborateur du journal Charlie Hebdo, il avait été appelé par le graphiste de l’hebdomadaire satirique pour intervenir sur place alors qu’il assistait à une réunion au siège de la fédération des pompiers de Paris. “J’ai compris à sa voix que c’était grave”, a-t-il expliqué. Immédiatement après l’appel, il se rend sur les lieux, accompagné par le chef des pompiers. En arrivant sur place, quelques minutes après les faits, Patrick Pelloux découvre l’horreur. Au procès, il décrit “une scène apocalyptique”. “Plus je montais les escaliers et plus il y avait du sang”, raconte-t-il à la barre. “Je suis entré. Il y avait de la fumée, une odeur de poudre, plein d’étuis de balles par terre”, se souvient-il encore. Sur place, il décide d’appeler le Samu. “On n'avait pas de matériel, j’ai alors procédé au comptage pour diriger au mieux les secours”, confie le médecin. Dans le cadre du procès, la cour a d’ailleurs diffusé un extrait de son appel au Samu. Comme le décrit BFMTV, sur la bande son, une musique classique d’attente retentit dans la salle d'audience et en bruit de fond, l’agitation dans la salle de rédaction. Par-dessus, les consignes du Dr Pelloux qui patiente toujours au téléphone et tente d’organiser les secours. “Là ! Mettez-le là ! Allongez-le !””, crie-t-il par exemple. Puis, lorsque le téléphone décroche : “C’est Patrick. Tu m’envoies tout le monde à Charlie Hebdo. Y’a au moins cinq arrêts, des polytraum... c’est un carnage”. Le médecin explique aujourd’hui avoir été dans un “automatisme” et avoir “senti une fracture” en lui. “Il y avait ces blessés à aider il y avait ma désespérance de voir Charb dans cet état, devoir mettre des pansements sur des blessés, des garrots. (...) Quand on fait médecine, c’est pour sauver des gens. Et s’il y en a que j’aurais voulu sauver, c’étaient bien eux... mais j’en étais incapable”, a-t-il confié visiblement très ému. Il explique également que les blessures psychiques et psychologiques n’ont toujours pas “cicatrisé” et que c’est un “désespoir quotidien” pour les rescapés de ce drame.
Patrick Pelloux est arrivé quelques min après la tuerie de #Charlie : « J’étais dans un automatisme. C’est très difficile parce que quand on fait médecine c’est pour sauver des gens, et s'il y en avait bien que je voulais sauver c’était eux. J’en étais incapable. »
Mon dessin. pic.twitter.com/LNhF9QqdHv— Hortense Gérard (@Hortense_Gerard) September 9, 2020
Enfin, Patrick Pelloux a également révélé avoir ensuite appelé le standard de l’Elysée pour prévenir le chef des Armées, face à “cette attaque tellement folle”.
La Justice de notre pays va faire son travail. La République n a pas été ébranlée par les terroristes islamistes. Le procès des attentats contre Charlie Hebdo Montrouge et l hypercacher nous rassemble nous unis contre tous les fanastismes violences et intolérances.
— Patrick Pelloux (@PatrickPelloux) September 1, 2020
[avec BFMTV]
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