DPC : la "grande majorité" des généralistes ne sont pas engagés dans la validation de leur obligation triennale
Il reste un an aux médecins généralistes pour remplir leur obligation de DPC. Au 31 décembre 2021, seuls 12.801 généralistes éligibles au financement de l’ANDPC étaient en passe de valider leur parcours triennal de formation 2020-2022, qui impose de s’inscrire à au moins deux actions de DPC de deux types différents (formation, évaluation et amélioration des pratiques ou gestion des risques) associées à une orientation prioritaire. Sachant que plus de 80.000 diplômés de médecine générale sont théoriquement concernés, "même si le nombre d’inscriptions à une action de formation a augmenté depuis juin 2021, cette synthèse confirme que la grande majorité des médecins généralistes ne se sont pas engagés dans la validation -pourtant obligatoire- de leur parcours triennal de formation", relève le Collège de médecine générale, destinataire des données consolidées de DPC pour la discipline, dans un communiqué daté du 7 janvier.
"Il ne faut pas jeter la pierre aux confrères", nuance toutefois le Pr Paul Frappé, président du CMG joint par Egora, qui concède volontiers aux généralistes une "méconnaissance" du DPC et du parcours triennal, dont la mise en place a été laborieuse du fait d’une certaine "lenteur des institutions". Par ailleurs, les chiffres fournis par l’ANDPC "n’incluent pas tous les médecins qui ont pu valider leurs parcours, mais seulement ceux qui l’ont validé par le biais du DPC indemnisé par l’ANDPC", précise-t-il. En effet, les médecins ont également la possibilité de remplir leur obligation en participant à des activités particulières telles que des études cliniques ou épidémiologiques, en suivant un congrès, en participant à un réseau de veille comme Sentinelles ou encore par le biais de tests de lecture mis en place par des revues en rapport avec la médecine générale. Le CMG propose un parcours impliquant la réalisant de 3 actions de formation (au moins une action cognitive, au moins une action d’analyse des pratiques) totalisant 21 heures.
Pour l’heure, le DPC s’apparente davantage "à une obligation de moyens", reconnaît le Pr Frappé. Reste qu’un médecin généraliste qui serait mis en cause pourrait se voir reprocher de ne pas avoir respecté cette obligation légale, souligne-t-il. Surtout, le parcours triennal est "la première marche" vers la procédure de certification périodique, qui doit se mettre en place à partir du 1er janvier 2023, et dont le respect sera contrôlé par l’Ordre des médecins, sous peine de sanctions. Le président du CMG se montre optimiste. La moyenne d’âge des médecins généralistes qui se sont engagés dans la validation de leur parcours triennal -49 ans- tend à démontrer "qu’il y autant de jeunes médecins et que ‘vieux’ médecins et que ce n’est pas une histoire de générations", souligne-t-il.
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