Vaccination Covid : l'hôpital vante sa réactivité… et tacle la médecine de ville
Sur les 422.000 de doses de vaccin Covid administrées en date du 18 janvier, "l'immense majorité l'ont été grâce à l'hôpital public", a souligné Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui présentait ses vœux mardi matin. Face à la réactivité de l'hôpital public, ce dernier a regretté le manque d'anticipation et de clarté des pouvoirs publics, ainsi que le retard à l'allumage de la médecine de ville. Si la campagne de vaccination n'en finit plus de démarrer en France, ce n'est certainement pas la faute de l'hôpital public, bien au contraire, estime la FHF. "La logistique a été mise en place en quelques jours, à partir du 4 janvier", a souligné son président, Frédéric Valletoux. "L'hôpital public est la colonne vertébrale de la vaccination. Je trouve à titre personnel que ce n'est pas assez salué, on a l'impression que les choses tombent du ciel", a-t-il déploré mardi 19 janvier face à la presse. Sur les 422.000 doses de vaccin administrées jusqu'ici, "soit environ 25% des doses reçues", "l'immense majorité l'ont été grâce à l'hôpital public", que ce soit dans les Ehpad publics, les centres de vaccination hospitaliers ou dans les centres de vaccination ouverts en ville, pour lesquels les établissements ont joué un rôle de support, a-t-il insisté. "On n'est pas encore à la pleine mobilisation" D'après la FHF, la majorité des résidents d'Ehpad publics qui le souhaitaient ont d'ores et déjà pu se faire vacciner. Mais dans les Ehpad privés, la campagne n'a véritablement débuté qu'hier, a pointé la fédération. "Un circuit spécial", nommé "flux A", a pourtant été mis en place pour approvisionner en doses ces établissements, via les pharmaciens de ville. Mais pour Frédéric Valletoux, la médecine de ville n'est pas encore "totalement opérationnelle". "L'accélération de la campagne de vaccination, dans les 900 et quelques centres ouverts, ne marchera que s'il y a une forte mobilisation de la médecine de ville. Force est de constater que cette mobilisation ne fait que s'organiser, que monter progressivement", a-t-il déclaré. "On n'est pas encore à la pleine mobilisation qui permettraient à ces centres de fonctionner par eux-mêmes", c'est-à-dire sans l'hôpital. Des remarques que n'a pas appréciées le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l'Ordre des médecins. "Si aujourd'hui les gens vont dans les centres de vaccination, c'est d'abord parce qu'en amont les médecins libéraux ont fait leur travail, a-t-il réagi auprès d'Egora. Il faut que chacun cesse de vouloir rejeter la faute sur l'autre. Aujourd'hui les professionnels sont engagés et la responsabilité de l'Etat c'est de rendre l'action des professionnels possible. Ça ne sert à rien de dire, "c'est pas moi c'est l'autre". Je désavoue de façon assez claire ce type de conflit qui n'a pas de raison d'être."
Pour la FHF, il est est néanmoins prématuré de vouloir initier la vaccination en cabinet, comme le réclame notamment le syndicat MG France. "Avec ces vaccins [Pfizer/BioNTech et Moderna, NDLR], c'est compliqué, répond le Dr Frédéric Martineau, chargé de missions à la FHF. La logistique est très lourde, avec une chaîne du froid contraignante." Quand bien même les médecins de ville seraient en mesure de conserver...
le vaccin quelques jours dans le réfrigérateur de leur cabinet, le conditionnement par flacon de 6 doses (l'utilisation de la 6e dose est désormais actée) leur imposerait d'organiser des vaccinations par petits groupes. Pour le médecin, le débat des "vaccinadromes" n'a pas lieu d'être : il est plus facile de répondre à la demande de la population en approvisionnant les centres de vaccination. Encore faut-il qu'ils le soient. "L'élu local que je suis se demande pourquoi, après qu'on lui a demandé d'aller vite pour ouvrir les réservations, on lui demande aujourd'hui de déprogrammer des rendez-vous", a déploré Frédéric Valletoux, par ailleurs maire (LR) de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Son centre de vaccination ne recevra en effet que 350 des 432 doses promises initialement pour cette semaine. Pour le président de la FHF, à défaut d'anticipation, il y a un "grand besoin de transparence sur les volumes reçus, commandés, les doses dans chaque région". "Avec les commandes que l'on nous dit avoir, on doit être plus ambitieux, insiste-t-il. Sur le papier, on a de quoi aller plus loin que l'objectif du million de personnes vaccinées fin janvier. Mais la question logistique se pose."
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