Lors d'une conférence de presse commune inédite, les quatre fédérations hospitalières, publiques et privées, ont réclamé mardi le dégel complet des crédits mis en réserve et une hausse des tarifs pour faire face à un déficit monumental, proche de 1,3 milliard au total, et aux 800 millions d'économies exigées par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2019. "Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise": les présidents de la Fédération Hospitalière de France (FHF), de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) et d'Unicancer ont affiché une unité qualifiée d'"exceptionnelle" et "atypique", disant faire "face au précipice". En cause, un déficit estimé à "au moins 1,1 milliard d'euros" cette année pour la seule FHF selon son président, Frédéric Valletoux, tandis que son homologue de la FHP, Lamine Gharbi, parlait de "50 fermetures de cliniques en cinq ans", et un déficit prévu de 150 millions en 2018. La perte serait de 70 millions pour la Fehap, seule Unicancer prévoyant l'équilibre financier. "Malgré cela, on nous réclame encore 800 millions d'économie pour 2019", s'inquiète Antoine Dubout, président de la Fehap. Frédéric Valletoux a villipendé "un système de financement qui ne correspond plus à la réalité", réclamant "la séparation des enveloppes entre médecine à l'hôpital et médecine de ville". Les quatre fédérations demandent également la fin du système de la réserve prudentielle, une retenue sur les dépenses hospitalières pour s'assurer du respect de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam), et la restitution des 415 millions d'euros mis de côté cette année. "Il faut revoir la répartition des dépenses de l'Ondam pour plus de lisibilité, par exemple en étant pluriannuelle", a résumé Antoine Dubout. Autre demande, la revalorisation de 1% des tarifs hospitaliers, qui déterminent une grande partie du budget des hôpitaux et qui "ont baissé de 7% en cinq ans alors que les volumes aujourd'hui n'augmentent plus", a argumenté Lamine Gharbi. Pour Patrice Viens, président d'Unicancer, "ces tarifs ne permettent plus d'investir ou de garantir pour tous la même qualité de soin". Les quatre fédérations ont aussi critiqué la réforme de la prise en charge du transport des patients, qui a suscité des manifestations d'ambulanciers lundi et mardi. "Tous les coûts de transport n'ont pas été inclus" dans l'enveloppe prévue à cet effet et désormais allouée aux hôpitaux au lieu de l'Assurance maladie, selon Lamine Gharbi. Les quatre fédérations ont prévu d'envoyer une lettre aux commissions des finances du Parlement et espèrent "être reçues par le président de la République ou le Premier ministre". [avec AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus