Le député PCF Alain Bruneel (Nord) a décidé de se rendre "incognito" aux urgences de Douai pour voir de lui-même la situation sur place, en simulant des maux de ventre. Son constat est sans appel : le personnel "fait tout ce qu'il peut" mais la situation est "dramatique". Alain Bruneel est député communiste du Nord. Vendredi soir, cet élu de la République a décidé de se rendre "incognito" aux urgences de sa ville de Douai, "sans caméra ni collaborateur" et sans prévenir la direction. Il souhaitait expérimenter la situation des urgences en suivant "le parcours d'un patient lambda", a-t-il expliqué à l'AFP. Il a donc simulé des maux de ventre. "À 21h30, lorsque je suis arrivé devant l'une des deux infirmières régulatrices", "plus de 200 personnes, dont 59 enfants, étaient déjà passées dans la journée", a-t-il raconté. "On a pris ma tension, ma température, j'ai passé un électrocardiogramme" puis "on m'a indiqué qu'il y avait 3h20 d'attente – hors urgences vitales – avant d'être ausculté par un médecin (...) J'ai finalement attendu six heures."
"Le personnel fait tout ce qu'il peut, avec ce qu'il a (...) mais la situation est dramatique", s'alarme-t-il. "Les brancards s'entassent, dans les couloirs" puis "en file indienne avant d'arriver devant les trois box" réservés aux consultations, a-t-il détaillé. "Il fait une chaleur énorme, le personnel ne peut ni nous donner à boire ni à manger car ils ne savent pas ce qu'on a (...) Des personnes âgées ont besoin d'aller aux toilettes, mais il n'y a pas assez de personnel, alors des patients se lèvent pour aller chercher l'infirmière, accompagnant parfois eux-mêmes ces personnes aux toilettes."
.@Alain_Bruneel raconte sa nuit aux urgences à l’hôpital de Douai @LCI pic.twitter.com/jRUPIXvYWN
— PCF (@PCF) 2 juillet 2019
L'élu communiste dénonce "le manque criant de moyens humains et matériels" et estime que "le Gouvernement n'a pas pris le pouls réel de cette situation dramatique". Il invite Agnès Buzyn à effectuer l'expérience qui, selon lui, vaut "plus que tous les rapports écrits, passés et à venir". Une journée nationale de manifestation était prévu aujourd'hui mardi 2 juillet pour les personnels des urgences : par l'intermédiaire du collectif paramédical Inter-Urgences, le mouvement revendique plus de 150 services en grève à ce jour. [Avec AFP]
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