Il n'avait même pas le bac… un faux médecin en poste dans plusieurs hôpitaux écope de trois ans ferme
Son seul diplôme était celui de surveillant de baignade. Pourtant cet imposteur, originaire de Seine-Saint-Denis, se faisait passer pour un médecin urgentiste, exerçant ces deux dernières années dans plusieurs centres hospitaliers, notamment Vitré, Decazeville, Brive-la-Gaillarde et Tulle, où il a fini par se faire attraper en avril dernier. Sa technique était toujours la même : à chaque fois que quelqu'un commençait à se douter de quelque chose, il disparaissait. "Il n'était heureusement pas haut placé dans la hiérarchie des urgences. Il ne travaillait pas en autonomie et s'était spécialisé dans la "bobologie". Sa capacité de nuisance a donc été plus réduite que s'il avait manifesté l'envie soudaine d'opérer à cœur ouvert", a commenté Maître Dominique Val, avocate de l'hôpital de Tulle. Déjà condamné pour des faits similaires, c'est-à-dire usage de faux, usurpation d'identité et exercice illégal de la profession par le tribunal d'Auxerre en 2017, l'homme change une simple lettre de son nom de famille.
La liste des victimes dupées par l'imposteur est impressionnante. On y trouve plusieurs hôpitaux mais aussi les mairies de Gennevilliers, de Sèvres ou de Colombes en banlieue parisienne, la CPAM de l'Yonne, le Conseil de l'ordre des médecins, les thermes d'Aulus-les-Bains dans les Pyrénées. Lors de l'audience, la juge a interpelé l'imposteur en lui disant : -"Vous n'aviez aucun diplôme, aucun droit d'exercer la médecine". "J'ai fait des études en Argentine", lui a rétorqué le prévenu. "Oui, mais vous n'avez rien validé. Et si je vous disais que je ne suis pas magistrate ?" lui a-t-elle répondu. Le quadragénaire, qui ne souffre d'aucune pathologie psychiatrique, a reconnu la totalité des faits. Il a été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis. Le tribunal, lui, a une obligation de se soigner. Il a aussi interdiction d'exercer une profession médicale, paramédicale, ou de la fonction publique. Il devra également reverser 25.525 euros, l'équivalent du salaire qu'il a perçu pendant un an, à l'hôpital de Tulle, et 2.000 euros de préjudice moral à la fois au Conseil national de l'ordre des médecins et au Conseil départemental de l'ordre des médecins de la Corrèze. [Avec francebleu.fr et france3-regions.francetvinfo.fr]
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