
Infirmière tuée au CHU de Reims : l'assassin déclaré "pénalement irresponsable"
Jeudi 3 avril, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a déclaré "pénalement irresponsable" le sexagénaire qui a tué Carène Mezino, infirmière au CHU de Reims, en 2023 sur son lieu de travail.

Le 22 mai 2023, Carène Mezino, infirmière au sein de l'unité de médecine de santé au travail au CHU de Reims, est poignardée à neuf reprises par un individu de 59 ans sur son lieu de travail. Mère de deux jeunes enfants, elle décède quelques heures plus tard. Alertée par ses cris, une secrétaire médicale est à son tour poignardée à cinq reprises en tentant de s’interposer. Très grièvement blessée, elle souffre toujours de séquelles physiques et psychologiques.
Près de deux ans après le drame, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a estimé qu'il existait "des charges suffisantes" contre l'homme, désormais sexagénaire, qui a, "avec préméditation, volontairement donné la mort à Carène Mezino" et "tenté avec préméditation, de donner volontairement la mort" à une autre infirmière. Elle l'a néanmoins déclaré "pénalement irresponsable", en raison de ses graves troubles psychiatriques.
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La justice a toutefois ordonné qu'il "soit placé en soins psychiatriques sous forme d'une hospitalisation complète dans un établissement chargé d'assurer les soins psychiatriques sans consentement", a précisé à l'AFP le magistrat chargé de la communication de la cour d'appel de Reims. L'homme a également interdiction d'entrer en contact avec les victimes et leurs familles, et de porter ou de détenir une arme pendant 20 ans.
En 2017, l'homme avait déjà agressé au couteau quatre membres du personnel de l'établissement d'aide par le travail (Esat) du Meix-Tiercelin (Marne), où il était employé. Une affaire qui devait être jugée quatre jours après le drame au CHU de Reims.
L'assassin de Carène Mezino souffre d'une schizophrénie paranoïaque depuis la fin de son adolescence, indique Le Figaro. Depuis 2017, pas moins de six expertises psychiatriques ont été menées et cinq ont conclu à son irresponsabilité pénale. Les trois experts entendus lors de l'audience du 4 mars sur sa responsabilité pénale ont abondé dans le même sens. Ont notamment été rapportés des hallucinations auditives, un sentiment de persécution permanent…
A cette audience, le sexagénaire a reconnu les faits et exprimé sa "haine" du personnel médical, disant vouloir s'en prendre "aux blouses blanches", qu'il juge responsables de ses problèmes de santé.
Par cette décision, "on lui applique les mesures de sûreté maximum qu'on peut appliquer dans ce domaine", a réagi, ce jeudi, auprès de l'AFP Me Didier Seban, l'avocat de la famille de Carène Mézino. "Maintenant, on va passer à une autre étape qui est de rechercher comment ce monsieur a pu être laissé dans la nature alors que les alertes étaient extrêmement fortes", a-t-il ajouté, expliquant que la famille allait "engager la responsabilité de la justice et de l'institution médicale".
[avec AFP]
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