Six mois après la plainte déposée par le Conseil national de l’Ordre contre la députée Martine Wonner pour ses dérapages sur le Covid, l’ex-députée vient d’être condamnée, ce vendredi 25 novembre, à un an de suspension d’exercice. Élue sous la bannière LREM en 2017 avant d'être exclue du groupe parlementaire en 2020, elle avait été convoquée début novembre par l'instance départementale. Elle faisait également l’objet de deux plaintes déposées en 2021 par l'association "No FakeMed". "Cette décision est totalement scandaleuse. Je suis extrêmement et profondément inquiète quant à la liberté d'opinion et la liberté d'expression dans notre pays", a-t-elle réagi, faisant part de son intention de faire appel. "Je savais que ce serait une décision politique. La justice ordinale avait-elle légitimité à me convoquer? Toute la question est là. En tout cas, ça me donne toute l'énergie nécessaire pour continuer à me battre sur le plan politique", a-t-elle ajouté. Il est notamment reproché à Martine Wonner d’avoir fait la promotion d'"informations erronées" et d'avoir diffusé des "protocoles de soins" contre le Covid "sans fondement scientifique", en particulier l'ivermectine ou l'hydroxychloroquine, sur son compte Twitter où elle se présente comme psychiatre. No FakeMed et l’Ordre ont par ailleurs soutenu que l'immunité parlementaire ne s'appliquait pas pour les propos tenus par l'ex-députée en dehors de l'hémicycle car elle "utilisait sa qualité de médecin pour exprimer ses opinions", notamment lorsqu'elle se rendait à des rassemblements dénonçant le port du masque, ou qu'elle soutenait que les tests PCR donnaient de faux résultats. La défense avait au contraire soutenu que Martine Wonner s'exprimait bien comme députée et non comme médecin car, bien qu'encore inscrite au conseil départemental de l'ordre des médecins du Bas-Rhin, elle n'exerçait plus son activité médicale depuis son élection en 2017.
"C'est la deuxième élue sanctionnée par la chambre disciplinaire, cela confirme qu'une déclaration hors du Parlement engage la responsabilité au niveau déontologique”, s’est satisfait le Dr Jean-Christophe Breton, membre du collectif No FakeMed. Le 4 novembre dernier, la chambre disciplinaire de l'ordre des médecins de Bourgogne Franche-Comté a en effet prononcé une interdiction d'exercice de la médecine de 9 mois ferme contre le radiologue Alain Houpert, sénateur LR de Côte-d'Or, pour "fautes déontologiques". En appel, c'est à la chambre disciplinaire nationale qu'il revient de statuer. Elle est présidée par un magistrat professionnel, conseiller d'État, et composée d'assesseurs, des médecins élus au sein de l'ordre. [avec AFP]
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