Maltraitance à l'hôpital : une enquête ouverte après le décès d'une patiente
En novembre dernier, une patiente de 82 ans est prise en charge dans le service des soins palliatifs de l'hôpital de Fontainebleau. Elle souffre d'un cancer et sa famille ne peut plus assurer les soins à domicile. Mais quelques jours après l'admission de la patiente, lors d'une visite, sa fille découvre un hématome au front, rapporte le journal Marianne. L'octogénaire se plaint de maux de tête alors qu'elle reçoit de fortes doses de morphine. "Elle paraissait choquée, sonnée, se souvient sa fille. Elle ne parvenait pas à me dire ce qu'il s'était passé, elle n'en a jamais été capable." Interrogée, une infirmière donne une réponse évasive : quelqu'un pourrait avoir oublié de fermer la barrière, elle s'est appuyée sur les coudes, elle a dû tomber…"Elle ne pesait plus que 37 kilos et elle ne pouvait plus bouger à cause des métastases, s'agace une des filles. Comment aurait-elle pu faire cet effort ? Et admettons qu'elle soit tombée à cause de la barrière laissée ouverte. D'abord, ce serait une faute du personnel. Ensuite, elle aurait des hématomes ailleurs que sur la tête. A l'épaule, aux cuisses…" "Nous n'avons pas de certitudes quant au motif de sa chute, nous sommes arrivés au moment où elle était déjà tombée, indique Vincent Montheil, chef de l'unité des soins palliatifs de Fontainebleau, à Marianne. Mais l'hypothèse la plus probable, c'est qu'elle a dû s'agiter, un symptôme très fréquent chez les personnes en fin de vie, et glisser entre les barrières avant de tomber sur la tête...". Les parents de l'octogénaire reprochent au service de ne pas les avoir informés de cette chute et de cette blessure. Par ailleurs, ils ne comprennent pas qu'aucun examen d'imagerie n'ait été réalisé à la suite du choc. "S'il y avait eu une justification clinique, nous l'aurions fait, souligne Vincent Montheil. Mais ce n'était pas le cas. Nous avons simplement suivi les strictes recommandations en vigueur pour faire des imageries." Transférée dans un autre établissement quelques jours plus tard, la patiente est régulièrement prise de tremblements. Ses proches la découvrent "craintive". Le 4 janvier, elle décède. Deux jours avant l'inhumation, le procureur de la République de Fontainebleau donne suite à la plainte de la famille. Une enquête préliminaire est ouverte et une autopsie est ordonnée. D'après les premières constatations du médecin légiste communiquées à la famille, la trace d'un second hématome aurait été repérée sous celui dénoncé par la famille. Ces blessures pourraient avoir eu un rôle dans le décès de la patiente. Selon la direction de l'hôpital et les syndicats contactés, une infirmière de l'unité de soins palliatifs a au maximum cinq patients à sa charge dans cette unité. Et deux médecins sont mobilisés chaque jour au chevet des dix malades. De très bons ratios, souligne-t-on, en contexte de crise du secteur hospitalier. [Avec Marianne.fr]
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