C’est une histoire rocambolesque que rapportent nos confrères de La Montagne, ce lundi 17 janvier. Au début des années 2010, une infirmière roumaine qui souhaite s’installer sur le territoire français fait la rencontre de Véronique P., infirmière coordinatrice dans un cabinet d’infirmiers libéraux à Montmarault (Allier). Cette dernière lui promet un contrat à durée indéterminée (CDI). Mais la soignante roumaine ne signera jamais ce contrat, indique le quotidien local.
Pendant plusieurs années, la jeune infirmière roumaine travaille pourtant au cabinet d’IDEL, mais c’est Véronique P., aujourd’hui âgée de 54 ans, qui se charge des démarches administratives, notamment du lien avec la Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM). L’infirmière roumaine, elle, est inconnue des services et n’est pas rattachée au cabinet. Elle est rémunérée en espèces ou en chèques.
Véronique P. lui fournit même des fausses fiches de paie provenant d’établissements de santé suisses lorsque la jeune femme est convoquée par la CPAM, alors qu’elle n’y a pourtant jamais travaillé.
Mais ce qui devait arriver arriva : la jeune roumaine essuie un contrôle fiscal. Elle décide de déposer plainte contre l’infirmière qui l’a embauchée illégalement. Une information judiciaire est ouverte par le parquet de Montluçon en 2018. D’autres plaintes d’infirmiers et d’organismes à l’encontre de Véronique P. sont découvertes. Selon La Montagne, elle ouvrait des comptes dits ‘passerelles’ au nom de ses salariés, sur lesquels étaient versées les prestations de la CPAM. Elle se chargeait ensuite elle-même de les rémunérer.
Faux certificat de crémation
L’enquête évalue à 400.000 euros le montant du préjudice. Le juge d’instruction décide alors de convoquer la quinquagénaire en octobre 2018. Mais… surprise : cette dernière a disparu. Véronique P. serait décédée : d’après son acte de naissance, elle se serait éteinte en Belgique, apprennent les enquêteurs. Une supercherie puisque l’infirmière s’était en réalité procuré un faux certificat de décès et de crémation sur Internet.
Elle sera retrouvée seulement trois ans plus tard et mise en examen en octobre 2021 pour escroqueries, blanchiment d’argent et travail dissimulé. Son compagnon est mis en examen pour complicité. Placée en détention provisoire, elle demandait mardi 11 janvier sa libération, après avoir reconnu les faits. Demande rejetée par la cour d’appel de Riom.
Selon La Montagne, l’infirmière avait déjà été condamnée pour de fausses prescriptions médicales en 2011.
[avec La Montagne]
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