Le Keytruda est au cœur de nombreuses convoitises. Ce médicament, permettant de soigner le cancer par immunothérapie, est très prisé par la médecine. Il l'est également par l'industrie pharmaceutique, puisqu'il rapporte de très grosses sommes, mais aussi par le milieu du banditisme. Pour preuve, le Keytruda a notamment fait l'objet d'un cambriolage "hors nome", constaté il y a trois mois, au siège de l'Agence générale des équipements et produits à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, rapporte Le Parisien.
Ce lieu est surtout connu pour être la pharmacie centrale de l'AP-HP. Une palette entière de Keytruda y a été dérobée. Un vol qui s'élèverait à près de deux millions d'euros de préjudice, révèlent nos confrères.
Ce montant n'est pas si étonnant quand on sait que le laboratoire américain Merck-MSD, qui fabrique et commercialise le Keytruda dans le monde entier, vend, en France, 2 400 euros chaque flacon de 4 ml. L’injection coûte alors près de 5 000 euros, calcule Le Parisien. "Les anticancéreux valent très cher parce que ce n’est pas seulement de la chimie pure. Il y a tout un travail de génie moléculaire. En clair, il y a des années de recherche derrière ce médicament", explique Bruno Maleine, du conseil de l’Ordre des pharmaciens d’Île-de-France.
À l'Agence générale des équipements et produits de Nanterre, les médicaments sont stockés afin d'approvisionner les 39 hôpitaux de l'AP-HP. C'est en décembre dernier que la responsable de la sécurité de l'Agence a déposé plainte, après un inventaire révélant la disparition de la palette. Au regard du préjudice, le parquet a saisi la brigade de répression du banditisme (BRB).
De tels vols de médicaments ne sont pas rares. Depuis quelques années, le trafic d'anticancéreux aurait même explosé en France, "notamment avec l'essor de la téléconsultation", souligne Bruno Maleine. "On nous présente des ordonnances sur le smartphone avec un en-tête de l’hôpital, le nom d’un médecin… Ce n’est pas toujours évident de savoir si c’est un faux", détaille le représentant ordinal, interrogé par Le Parisien.
Pour enrayer ce phénomène, Bruno Maleine croit en la généralisation prochaine de la prescription électronique : "Le médecin prescripteur enverra l’ordonnance dans un cloud et on n’aura plus qu’à scanner un QR code". Le Gouvernement envisage une telle dématérialisation des prescriptions pour la fin de l'année 2024.
[avec Le Parisien]
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