Polémique sur la dialyse : pourquoi la Société de néphrologie boycotte l'asso de patients Renaloo
Tout est parti d'un article du Monde, daté du 2 avril, consacré au rapport de la Chambre régionale de la Cour des comptes de la Réunion sur des dysfonctionnements dans la prise en charge des insuffisants rénaux de l'île, et plus spécifiquement sur les activités de l'association Aurar, qui prend en charge 50% des dialysés dans 16 centres. Le rapport consulté par le quotidien dénonce notamment un "développement d’activités à caractère lucratif contestable" et des comptes "qui ne reflètent pas la réalité des activités" ou encore des salaires de néphrologues jugés trop élevés. L'Assurance maladie mènerait par ailleurs l'enquête sur des dérives dans plusieurs autres régions de France, révèle Le Monde. Mais c'est surtout l'interview de la présidente de l'association de patients Renaloo, Nathalie Mesny, qui a provoqué la colère de la SFNDT. Elle dénonce notamment "la rentabilité excessive de la dialyse – forfaits perçus par les établissements et rémunération des néphrologues –, qui incite à la privilégier aux autres thérapeutiques, et en particulier à l’orientation vers la greffe". Pour cette représentante, "la solidarité nationale consacre aveuglément des montants parmi les plus élevés au monde (plus de 4 milliards d’euros par an) à l’entretien de rentes de situation, au détriment des patients et de la santé publique". La réaction des néphrologues ne s'est pas faite attendre. "Aujourd’hui, nous traitons en France plus de 85 000 patients, rappelle le Pr Gabriel Choukroun, président de la SFNDT dans un communiqué du 8 avril. Il est admis par tous que le meilleur traitement de l’IRC terminale est la transplantation lorsque celle-ci est possible. Il est également clair que beaucoup de patients ne sont pas transplantables parce que trop âgés (44 % des patients en dialyse ont 75 ans et plus) et que, malgré les efforts de l’Agence de la biomédecine et des centres de transplantation, le nombre de prélèvements est insuffisant au regard de la liste d’attente." Et de poursuivre : "S’il existe ici ou là des dérives, il faut les dénoncer et les condamner. Cependant, comme le souligne l’Assurance maladie, celles-ci 'ne concernent qu’une minorité de professionnels'. Il est illégitime d’amalgamer des dysfonctionnements observés dans tels ou tels centres à toute une profession." La société savante a donc "décidé de ne plus inviter Renaloo aux réunions qu’elle organise avec les associations de patients, en commençant par le Colloque organisé lors du prochain congrès de la Société à Nancy" (30/09-04/10). De même, le Syndicat des néphrologues libéraux a, le 9 avril, "demandé à ses adhérents participant au comité scientifique et aux commissions de Renaloo d’y cesser dès à présent leurs fonctions". [avec lemonde.fr]
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