"C'est un trésor national" : Gabriel Attal place le dossier de l'hôpital "en haut de la pile"
"Je le dis, notre hôpital et nos soignants, c'est un trésor national", a affirmé le Premier ministre, ce samedi, à l'issue d'une visite au CHU de Dijon, aux côtés de la nouvelle ministre du Travail, de la Santé, et des Solidarités, Catherine Vautrin. Alors que l'hôpital traverse une crise d'ampleur inédite, Gabriel Attal a déclaré placer le sujet en "haut de la pile", promettant "la poursuite d'un investissement massif". Devant la presse, il a chiffré à "32 milliards d'euros supplémentaires" sur les "cinq ans à venir" l'investissement prévu dans le système de soins. Un montant a priori déjà prévu, puisqu'il correspond à la "hausse du budget de la branche maladie qui a été adoptée dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale", a indiqué Matignon. Sur l'hôpital spécifiquement, "la hausse de moyens sera de +3 milliards en 2024 par rapport à 2023". "Le prochain budget que mon Gouvernement aura à présenter sera un budget historique pour l'hôpital public", a ajouté Gabriel Attal, après avoir échangé 50 minutes avec les soignants du CHU. "On rattrape des décennies de sous-investissement et évidemment il faut plusieurs années pour que ça se ressente jusqu'à l'aide-soignant, au médecin qui est ici, à l'hôpital", a-t-il admis.
32 Mds pour la santé ?
Cessons de raconter des histoires.
Ce n'est pas une dotation supplémentaire, mais simplement la trajectoire déjà prévue jusqu'à 2027 (cf table)
C'est incorrect de sortir des chiffres énormes sans les définir & de réduire la santé à ses enjeux financiers. pic.twitter.com/NVrcY5V4hp— Pr Philippe Juvin MD PhD (@philippejuvin) January 14, 2024
"Effets d'annonce" "Arrêtons ces effets d'annonce qui n'en sont pas, c'est véritablement jouer avec les nerfs des hospitaliers et des acteurs du monde de la santé", s'est insurgé le président de la FHF, Arnaud Robinet, au micro de Franceinfo ce lundi. Ces 32 milliards "ont été votés dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques en décembre", a ajouté celui qui est également maire de Reims (Horizons). "Il faut arrêter de nous raconter des histoires", a dénoncé le Pr Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, sur le plateau de BFMTV. "Gabriel Attal annonce 32 milliards, et sa porte-parole ajoute : on les a déjà donnés. On nous prend pour quoi ?", a de son côté lâché le Dr Jean-François Cibien, président de la coalition Action praticiens hôpital. "Ce n'est que de la ‘com’. Ce qu'on veut, c'est du dialogue social, le détail des investissements, une feuille de route claire."
"Pour l'hôpital, l'enjeu, c’est de financer à leur juste niveau l'investissement, les revalorisations salariales et l'inflation. Or, nous sommes en attentes d'arbitrages majeurs, sans lesquels le budget 2024 est d'ores et déjà insuffisant !", a regretté Arnaud Robinet, dans un message posté sur son compte X (anciennement Twitter). "Il est d’ores et déjà admis que cette hausse programmée du budget de la santé sera insuffisante, la hausse naturelle des dépenses de santé étant supérieure !", a jugé sévèrement le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (Sphar-e), dans un communiqué, dénonçant "un bel effet d’annonce qui ne trompera personne".
(1) Annonce des "32 milliards d'euros supplémentaires »
— Arnaud Robinet (@ArnaudRobinet) January 13, 2024
Il s'agit de la hausse "naturelle" des dépenses déjà votée en loi de programmation des finances publiques, pour suivre le GVT, l'évolution des techniques, l'inflation.@laFHF
[avec AFP, BFMTV et Franceinfo]
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