Covid : les députés votent l’abrogation pure et simple de l’obligation vaccinale pour les soignants
Le Gouvernement a prévu sa suspension, mais les députés ont décidé d’aller plus loin. Ce jeudi, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi portant abrogation de l’obligation vaccinale contre le Covid dans les secteurs médicaux, paramédicaux et d’aide à la personne, par 157 voix contre 137. Le texte, porté par le député du groupe à majorité communiste Jean-Victor Castor (Guyane), avait pourtant été rejeté en commission des Affaires sociales le 12 avril dernier. Bien qu’adopté par l’Assemblée contre l’avis de l’exécutif, il doit encore être examiné par les sénateurs. Le ministre de la Santé, François Braun, a déploré le résultat de ce vote. "Le complotisme l’a emporté sur la science […] La vaccination est une arme de protection massive, mais les oppositions ont décidé d’envoyer un message regrettable aux soignants." Ce dernier juge que cela va "affaiblir notre capacité de réponse" en cas de nouvelle épidémie.
Le complotisme l’a emporté sur la science lors des débats à l’Assemblée. La vaccination est une arme de protection massive, mais les oppositions ont décidé d’envoyer un message regrettable aux soignants. Merci à la majorité présidentielle d’être restée fidèle à ses valeurs.
— François Braun (@FrcsBraun) May 4, 2023
A la suite d’un avis favorable de la Haute Autorité de santé, le Gouvernement a décidé de réintégrer les soignants ayant été suspendus car non vaccinés contre le Covid. Ces derniers seront réintégrés au lendemain de la parution d’un décret, prévue le 14 mai. Mais pour Jean-Victor Caster, ce décret ne fera "que suspendre les suspensions, laissant la possibilité au Gouvernement" d'y recourir à nouveau. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a pour sa part appelé à l’abrogation afin qu’une éventuelle nouvelle obligation vaccinale passe nécessairement par le Parlement et non par décret.
"En préférant la suspension à la suppression, vous renforcez une insécurité sanitaire que ces Français ne peuvent se permettre", en particulier dans "les territoires d'Outre-mer", où "nous ne pouvons-nous priver d'aucun personnel de santé", a ajouté le député de Guadeloupe Olivier Serva (Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires), s’adressant au ministre de la Santé. "Ne nous privez pas d'une protection", a imploré François Braun aux députés. Sans succès. Car les députés LR, RN, Liot, et la quasi-totalité des députés Nupes présents ont voté cette PPL. [avec AFP]
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