"Je ne me présente pas pour gérer le système, mais pour le renverser", écrit Nathalie Arthaud dans la présentation de son programme. La candidate de Lutte ouvrière (LO), qui participe pour la troisième fois à l’élection présidentielle, a décliné ses propositions en plusieurs vidéos et textes publiés sur son site de campagne. Celle qui souhaite "renverser le capitalisme" déplore notamment que "les politiques d’économies menées par tous les gouvernements" aient conduit le système de santé public à un "état de dénuement". Etat que la crise sanitaire a révélé aux yeux de tous, ajoute-t-elle. "La pandémie a montré que la gestion comptable de la santé publique – et en particulier de l’hôpital – était criminelle." "Ces trente dernières années, plus de 100.000 lits ont été supprimés dans les hôpitaux, et alors même que l’épidémie de Covid faisait rage, faisant des milliers de victimes, plus de 5.000 lits ont encore été fermés en 2020", dénonce la candidate qui souhaite "rompre" avec ce système. Si elle est élue Présidente de la République, elle entend lancer des plans d’embauches massives "dans tous les services publics indispensables à la population, à commencer par les hôpitaux et les Ehpad", sans donner de chiffres. Selon Nathalie Arthaud, les "58 milliards d’euros de profit pour les seules entreprises du CAC40 durant le premier semestre 2021" permettraient de construire "180 hôpitaux".
Gratuité des soins L’enseignante d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), qui veut instaurer la gratuité des soins pour tous, appelle également à la suppression de la tarification à l’activité (T2A) dans les hôpitaux au profit d’un système dont l’unique but est de répondre aux besoins de santé de la population. "Il est indispensable de répondre aux besoins ‘quoi qu’il en coûte’ donc en augmentant les dépenses consacrées à la santé de la population dès que c’est nécessaire", écrit la candidate d’extrême gauche qui souhaite "des mesures d’urgence", dont la réouverture des établissements de santé de proximité qui ont été fermés : maternités, cliniques, centres de santé… Nathalie Arthaud a par ailleurs été interpellée par l'Association de citoyens contre les déserts médicaux, à laquelle elle a répondu mi-février. "Pour les médecins comme pour les pharmaciens qui font des études et apprennent leur métier grâce à l’argent public dans des facultés et des hôpitaux, il faut réfléchir à un système permettant l’installation […] en fonction des besoins réels des populations et pas sur le simple critère du profit personnel en s’installant dans des départements favorisés, quitte à les aider pour leur installation", peut-on lire dans son courrier, publié sur son site. Sur la rémunération, la candidate souhaite augmenter les salaires de "tous les travailleurs", dont les soignants. La rémunération des médecins devrait être indexée sur l’inflation, selon elle. La lutte contre les déserts médicaux passe également par l’augmentation des moyens consacrés à la formation des professions médicales. Parmi les autres mesures défendues par la candidate, on retrouve notamment le suicide assisté. "Je suis pour que la loi permette le suicide assisté c'est-à-dire l’euthanasie pour les personnes en phase avancée ou terminale, à condition qu'elle comporte le maximum de garde-fous pour un choix aussi grave, car on sait que les choix familiaux et les relations sociales en général peuvent être perturbés par tout autre chose que l'intérêt du malade", explique-t-elle. La candidate prône également la levée des brevets sur les vaccins, dénonçant la toute-puissance des laboratoires pharmaceutiques. Celle qui se décrit comme une "communiste révolutionnaire" a d’ailleurs l’ambition d’exproprier les groupes pharmaceutiques sans indemnité ni rachat.
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