Le Crestor sera bien mis sous entente préalable de la Sécu

25/08/2017 Par Catherine le Borgne
Médicaments

Le Conseil d'État a donné raison à l'Assurance maladie face au laboratoire Astrazeneca, qui commercialise la rosuvastatine (Crestor), un anticholestérolémiant. Astrazeneca contestait la décision de l'Union nationale des caisses d'Assurance maladie (Uncam) de subordonner la prise en charge d'un traitement initié avec cette spécialité à un accord préalable du service du contrôle médical.

Astrazeneca soutenait que cette décision est contraire à la réglementation européenne, qu'elle est entachée d'une erreur de droit et qu'elle repose sur des faits matériellement inexacts, tout en portant atteinte à la liberté de prescription. En ce qui concerne la réglementation européenne, la cour a estimé que la décision de l'Uncam ne relève pas du champ de la directive prévoyant une procédure d'information dans le domaine des réglementations techniques.

La décision de l'Uncam repose sur le coût de ce traitement, supérieur à celui des autres traitements, et le non-respect des recommandations de la HAS. "Le coût journalier est supérieur au double de celui de la plupart des autres statines [...] pour une efficacité et une tolérance équivalente", note le Conseil d'État, qui valide le premier argument. En s'appuyant sur les recommandations de la HAS, la cour écarte l'argument de l'industriel selon lequel la décision repose sur des faits matériellement inexacts.

Sur l'atteinte à la liberté de prescription liée à une méconnaissance des dispositions législatives, "il ne ressort pas des pièces du dossier que les critères dont la décision prévoit l'application par le service du contrôle médical ne seraient pas adaptés à l'objectif de plus stricte économie compatible avec la qualité, la sécurité et l'efficacité des soins", selon l'arrêt de la cour.

Néanmoins, le Conseil d'État annule le dernier alinéa de la décision de l'Uncam, relatif à son entrée en vigueur.  "En l'absence de disposition spéciale prise par le Gouvernement [...] justifiée par l'urgence, cette décision ne pouvait légalement prévoir [...] qu'elle s'appliquerait à tous les traitements par rosuvastatine à compter de sa publication et non au lendemain de sa publication", relève la cour. [Avec Hospimedia]

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
73 débatteurs en ligne73 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17