L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice en chef d'"egora-Le Panorama du médecin".
À domicile
Notre pays est à l’arrêt, sans pour autant avoir cessé ses activités. Car depuis les mesures annoncées par Emmanuel Macron à la grand-messe du 20 h, le temps n’est plus aux recommandations, mais aux grandes décisions : seule une politique du zéro-contact permettra de freiner la propagation du coronavirus. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.
Mardi dernier, pour la première fois depuis le début de l’épidémie, le Pr Jérôme Salomon se réjouissait de pouvoir, enfin, juxtaposer au nombre de cas (2 579 personnes hospitalisées et 699 cas graves en réanimation au 17 mars) celui des sorties d’hospitalisation (602 patients guéris). On le sait, et le directeur général de la Santé l’avait assuré, « 98 % des personnes contaminées guérissent ». Pour autant, le poids de ces 602 patients guéris rend plus concrète cette affirmation médicale auprès du grand public : on vous le répétait, en voici le signe concret.
Si l’objectif des pouvoirs publics est de démontrer la pertinence de leur politique de gestion, il n’en demeure pas moins que la situation nous donne à voir – cruellement – l’incapacité de notre système à prendre en charge une épidémie. Pénurie de matériel, limitation de médicaments, manque de personnel hospitalier et risque de surcharge, complexité des salles d’attente en ville… Aujourd’hui, les blouses blanches, ces « héros du quotidien », sont applaudies et louées, quand hier leurs cris d’alerte et de désespoir trouvaient porte close. Aujourd’hui, nous sommes en pleine urgence sanitaire, et nos failles et nos fractures se rappellent à nous.
Ce match, cette « guerre » selon notre président, nous le jouons à domicile. Et à défaut d’avancer main dans la main (consigne d’hygiène oblige), nous devons nous serrer les coudes. Pour porter, une fois de plus, ce système, cette économie, ce pays en crise. Mais combien de temps encore tiendra-t-on ?
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