MSDAVENIR est un fonds de dotation (75 millions € investis sur 3 ans) créé par le laboratoire MSD France en janvier 2015. Indépendant du laboratoire, ce fonds a pour objectif de faire avancer la recherche en France et soutenir des initiatives sociétales, nationales ou régionales. Ce 29 novembre, il organisait sa 1ère journée scientifique dans les locaux de l’Institut Pasteur, partenaire de MSDAVENIR depuis mars 2015.
C’est en effet à cette date que Cyril Schiever, président de MSD France, et Christian Bréchot, directeur général de l’Institut Pasteur, ont signé deux conventions de mécénat permettant à MSDAVENIR de soutenir deux projets majeurs, Pibnet et Birdy. Pibnet (Pasteur International Bioresources Network) vise à constituer un réseau de surveillance mondial des épidémies et des maladies infectieuses. L’outil clef de ce réseau est la constitution d’une biobanque virtuelle ayant vocation à rendre les collections de microorganismes du réseau international des Instituts Pasteur accessibles à l’ensemble de la communauté médicale et scientifique. MSDAVENIR a apporté 3.8 M€ à ce premier projet, en soutenant spécifiquement la création de cette biobanque. Le second projet, Birdy pour Bacterial Infections and antibiotic Resistant Diseases among Young children in low income countries, consiste à étudier les infections néonatales et l’antibiorésistance chez les jeunes enfants dans les pays à faibles revenus. En apportant à ce projet une somme de 900.000€, MSDAVENIR permet le déploiement intégral de la cohorte pédiatrique au Cambodge. L’intelligence artificielle pour une médecine prédictive personnalisée Au terme de cette première journée scientifique de MSDAVENIR, des personnalités du monde scientifique sont venues débattre, dans un amphi comble, du potentiel de la révolution digitale marquée en particulier par la santé connectée et l’intelligence artificielle. Le Dr Alexandre Loupy, néphrologue à Necker, a notamment présenté une approche populationnelle de la transplantation, évoquant comment le big data, qui nourrit l’intelligence artificielle (IA), permet de réduire les conséquences de l’hétérogénéité phénotypique, principal facteur d’échec de tous les essais thérapeutiques réalisés dans le domaine de la transplantation au cours de ces 15 dernières années. Avec l’IA, des algorithmes décisionnels permettront non seulement de mieux définir des populations éligibles à un essai thérapeutique et les protocoles de suivi, adaptés à la personne et non plus à un groupe hétérogène de personnes, mais aussi d’établir la prédictibilité d’un événement conduisant à un moment donné au rejet du greffon, un constat partagé par Marco Fiorini, secrétaire général de l’Ariis (Alliance pour la Recherche et l’Innovation des Industriels de Santé). Quant à la santé connectée, elle modifiera profondément le suivi des patients chroniques. Professeur d’épidémiologie à Paris Descartes et à Columbia University, le Pr Philippe Ravaud évoquait l’exemple du Mount Sinai Hospital (New-York) qui dispose d’ores et déjà d’un service dédié aux objets connectés de santé, avec prescription en pratique quotidienne de tel ou tel objet connecté labellisé pour améliorer le suivi à distance d’un patient chronique. Bien évidemment, cela ne sera pas sans conséquence sur les besoins hospitaliers, ces progrès devant permettre de réduire drastiquement le nombre de lits et de consultations de suivi. Un problème que François Crémieux, directeur du groupe hospitalier Paris Nord, n’élude pas tout en évoquant la difficulté à anticiper les besoins de demain alors qu’il lui revient de piloter l’actuel projet de nouvel hôpital regroupant les hôpitaux Bichat – Claude Bernard (Paris 18e) et Beaujon (Clichy). Enfin, Patrick Johnson, vice-président chez Dassault Systèmes a insisté sur l’apport que l’IA avait aussi sur les relations entre acteurs, au bénéfice de la coordination et de l’efficience, illustrant son propos à l’aide de l’exemple de Boeing. L’aéronautique ayant intégré l’IA il y a déjà 20 ans, Boeing a bouleversé sur cette période sa chaine de valeur, inversant le ratio production intégrée sur production confiée à des sous-traitants, ratio passé de 70/30 à 30/70 en moins de deux décennies. Une évolution qui confirme le défi du virage ambulatoire aujourd’hui amorcé en médecine et dont il est bien difficile de prédire précisément les impacts sur les organisations.
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