"Depuis 20 ans, chaque Gouvernement apporte sa pierre au rafistolage du modèle de 1945, préférant faire l’autruche face à la réalité", fustigent 100 personnalités du monde médical dans une tribune publiée ce lundi dans Le Point. A quelques mois de l’élection présidentielle, et alors que la liste des candidats se fait plus précise [Valérie Pécresse a été désignée candidate des Républicains ce week-end, NDLR] ces médecins, paramédicaux, directeurs d’hôpitaux ou encore patients les enjoignent à introduire la santé dans le débat démocratique. "Si nous lançons cet appel, c’est que […] le risque est élevé que cette campagne politique fasse l’impasse sur ce thème. L’analyse des programmes des candidats déclarés et la teneur des premiers débats confirment ce risque", alertent-ils. "Notre modèle de santé, pensé au milieu du siècle dernier, est en phase de délitement programmé, représentant un gâchis monumental de ressources humaines et une menace d’affaiblissement durable d’un pilier civilisationnel de la France", écrivent les signataires de cette tribune selon qui "la crise de l’hôpital public est le miroir de la crise de l’ensemble de notre système de santé" : "Ayant été à l’épicentre du système de santé du XXe siècle, l’hôpital porte les stigmates les plus visibles d’une crise systémique qui s’étend et s’aggrave depuis plusieurs années." Le Ségur de la santé n’aura été qu’un "pansement" permettant de "prolonger la survie du système", selon eux. Face à ce constat, les signataires pressent les politiques de réfléchir à "la conception d’un nouveau modèle" qui "doit viser l’accès à la santé globale, dans tous ses déterminants médicaux et non médicaux, apporter une réponse personnalisée aux besoins de santé des citoyens et réussir la démocratisation de la santé". Un modèle structurellement différent du modèle actuel qui "s’effrite dans sa promesse d’un accès aux soins pour tous". Tout doit y passer : la refonte du système, de la formation des soignants et de l’université. "Immobilisme" du pouvoir politique Les signataires appellent les politiques à s’inspirer du travail de l’Institut Santé qui vient "de proposer un nouveau modèle abouti, intitulé ‘L’autonomie solidaire en santé’, dont il a éprouvé le potentiel consensuel". "D’autres contributions alimentent la réflexion et c’est à travers un large débat démocratique que le nouveau modèle doit être choisi et instauré dès 2022", estiment-ils, alors que le pouvoir politique "préfère" aujourd’hui "le silence" et "l’immobilisme".
L’appel des 100 suggère que la refonte du système – pour lequel il existe un "consensus large", permettrait à la France de "redevenir une référence mondiale dans la santé". "Si nous remettons en ordre nos institutions de gouvernance, l’organisation des acteurs et le financement des dépenses, nos services de santé peuvent retrouver en quelques mois des performances parmi les meilleures au monde, font-ils valoir. Si nous créons un écosystème favorable pour notre recherche médicale et nos industries de santé, la France peut redevenir en un quinquennat dans le top 5 mondial de l’innovation médicale." "Ignorer la santé dans le débat démocratique des élections de 2022 serait une faute politique lourde de conséquences", préviennent-ils. [avec Le Point]
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