Carbone suie, carbone organique et autres particules ultrafines sont responsables d'atteintes respiratoires et cardiovasculaires, et de décès anticipés, confirme l'Anses. L'agence a passé en revue la littérature épidémiologique et toxicologique sur les effets sur la santé de l’exposition aux particules de l’air ambiant selon leurs composés, leurs sources et leur taille. "Depuis la parution en 2013 du rapport Review of evidence on health aspects of air pollution de l’Organisation mondiale de la Santé pris en référence, 160 études portant sur 20 composés, 16 sources et 83 modifications physiologiques ou effets sur la santé, ont ainsi été analysées et intégrées selon une méthode d’évaluation du poids des preuves", précise-t-elle. Les conséquences sanitaires de l'exposition aux particules fines sont déjà connues : selon l'agence Santé publique France, elle entraîne chaque année 48 000 morts prématurées dans le pays. Mais les particules ultrafines auraient également des effets néfastes. "Les niveaux de preuves les plus forts d’effets néfastes pour la santé concernent le carbone suie, le carbone organique et les particules ultrafines (taille nanométrique). Les données recueillies depuis 2013 confirment ou renforcent le lien avec des atteintes respiratoires et cardiovasculaires et les décès anticipés". Ces particules sont notamment issues du trafic routier mais aussi de l'industrie ou du chauffage au bois. Effet potentiel sur le développement cognitif Le carbone suie et les particules ultrafines pourraient aussi avoir un impact "sur le développement des performances cognitives de l'enfant", et le carbone suie avoir un rôle sur le "faible poids des naissances", selon l'Anses, pour qui il faudrait des données supplémentaires pour confirmer ce lien. Or, ces trois indicateurs particulaires sont actuellement non réglementés. L'Anses recommande ainsi de les "cibler en priorité dans les politiques publiques concernant l'air", "en complément des particules PM2,5 et PM10 actuellement en vigueur. L’Agence recommande également de poursuivre les efforts nationaux et internationaux de réduction de la pollution de l’air ambiant en agissant sur les principales sources maîtrisables d’émission : le trafic routier, la combustion de charbon, de produits pétroliers et de biomasse, ainsi qu’en réduisant l’exposition aux poussières de désert. Par ailleurs, l’Anses souligne la nécessité de poursuivre les efforts de recherche sur les effets sur la santé associés à l’exposition à d’autres sources de particules telles que l’agriculture, le transport maritime, l’activité aéroportuaire, pour lesquelles peu de données sont disponibles actuellement. [Avec AFP]
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