Catherine Vautrin a présenté, samedi 6 avril, le nouveau plan du Gouvernement sur les soins palliatifs.
Soins palliatifs : le Gouvernement met 1,1 milliard sur la table et veut une "rupture" avec les plans précédents
Le Gouvernement veut en finir avec les soins palliatifs qui ne concernent que la fin de vie. Alors que le projet de loi sur la fin de vie, sera présenté, mercredi 10 avril, au Conseil des ministres, le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités en a dévoilé les contours à la presse. Objectif : une rupture avec les plans précédents pour transformer les soins palliatifs en "soins d'accompagnement".
Catherine Vautrin a présenté, samedi 6 avril, le nouveau plan du Gouvernement sur les soins palliatifs.
"En 2034, on aura 2,7 milliards d'euros [annuels] consacrés aux soins d'accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu'aujourd'hui", avec une montée en charge progressive, a affirmé la ministre de la Santé Catherine Vautrin, samedi 6 avril dans une interview au Monde détaillant la stratégie de l'exécutif pour les dix prochaines années sur les soins palliatifs rebaptisés "d'accompagnement".
"Nous avons un philosophie différente des plans précédents. Il s'agit d'une rupture dans la prise en charge des malades chroniques. La prise en charge sera plus précoce et mobilisera l'ensemble des acteurs", a détaillé le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités à l'ensemble de la presse. Le Gouvernement entend donc voir plus large qu'il s'agisse du nombre de personnes prises en charge, ainsi que des ressources allouées. "Aujourd'hui les soins palliatifs ne concernent que la fin de vie", regrette le ministère qui déplore également que la France soit classée 15ème de l'OCDE sur le sujet. "Nous avons l'ambition de passer des soins palliatifs aux soins d'accompagnement avec un traitement beaucoup plus précoce et un dialogue renforcé entre médecin, équipe médicale et entourage", insiste le ministère.
Car aujourd'hui, seule une personne sur deux qui en aurait besoin peut bénéficier d'un dispositif de soins palliatifs. "Il y a aujourd'hui environ 190 000 prises en charges", alors qu'il en faudrait "le double", calcule le ministère qui a prévu de mettre "le paquet". D'autant que d'ici 2034 il y aura "plus de 16% de la population" (environ 250 000 personnes), supplémentaires à prendre en charge en soins palliatifs, projettent les services de Catherine Vautrin.
Le projet de loi prévoit notamment une meilleure prise en charge des enfants alors que seuls "un tiers de ceux qui en auraient besoin de bénéficier de soins palliatifs pédiatriques". L'objectif est de créer 17 unités de soins palliatifs pédiatriques (une par région) d'ici dix ans, pour "répondre massivement aux besoins particuliers des enfants et de leur entourage".
La création de maisons d'accompagnement
Le Gouvernement déplore également que les services de soins palliatifs soient actuellement trop centrés sur l'hôpital. L'ambition est donc de développer l'hospitalisation à domicile ou l'ambulatoire, qui dans ce domaine est "encore frémissant", pointe le ministère.
Pour répondre au mieux aux besoins de la population, le projet de loi devra aboutir à "un accès plus juste aux soins palliatifs sur l'ensemble du territoire", ambitionne le texte. Alors que 20 départements sont aujourd'hui dépourvus d'une unité de soins palliatifs, le ministère se félicite qu'au moins 11 d'entre eux aient une ouverture prévue d'ici la fin de l'année. Pour les 9 autres, les projets "sont bien avancés". "Tous les territoires seront couverts d'ici fin 2025."
Autre projet phare du texte de loi, la création de maisons d'accompagnement, situées à la croisée des chemins "entre l'hospitalisation complexe" et la prise en charge "à domicile". Une centaine devraient être créées.
Le Gouvernement compte également développer massivement les recrutements de personnels en soins palliatifs et envisage notamment la création d'un diplôme d'études spécialisées en soins palliatifs et d'accompagnement. A terme, 300 personnes devraient être recrutées. Un accent sera mis sur l'embauche de chefs de clinique, PU-PH et assistants spécialisés. "Dès cette année, 10 chefs de cliniques et 10 assistants spécialisés" seront recrutés.
"Avant l'adoption de l'aide à mourir, on aura déjà augmenté l'offre de soins palliatifs car notre stratégie est, dans les dix ans, de donner une impulsion forte, et ce dès les trois prochaines années", a assuré Catherine Vautrin dans Le Monde.
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