Un acte en plus par jour et par MG, majoré : la solution de MG France pour décharger les urgences

05/09/2019 Par Aveline Marques
Système de santé
Le syndicat de médecins généralistes a réagi, ce jeudi 5 septembre, aux annonces d'Agnès Buzyn concernant la crise des urgences. S'il juge nécessaire de réorienter davantage sur la médecine ambulatoire, MG France réclame des investissements à la hauteur.

  "La crise des urgences, c'est la crise du tout hospitalier", a martelé ce matin le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. On paie le retard d'investissement sur la médecine ambulatoire." Pour le syndicaliste, résoudre la problématique des urgences ne peut se résumer à "une augmentation exponentielle" des moyens du service. "Il faut une meilleure organisation en amont et, bien sûr en aval." Pour le Dr Battistoni, les annonces faites lundi par Agnès Buzyn vont dans le bon sens. L'admission directe de certains patients âgés dans les services, sans passer par la case brancard, "est une revendication ancienne", rappelle-t-il. Et le président d'approuver également la réorientation par ambulance du Samu vers les maisons médicales de garde, lorsque le cas ne relève pas des urgences, ou encore la délocalisation de certains examens de biologie – voire de l'imagerie – dans des structures types maisons médicales de garde ou maisons de santé. Mais le syndicat souhaite aller plus loin en donnant les moyens aux médecins généralistes de prendre leur part de responsabilité territoriale. "Le 116 117 permettrait de décharger le 15 des appels qui relèvent des soins non programmés et permettrait à la population d'identifier les ressources sur un territoire, notamment dans le cadre des CPTS", insiste Jacques Battistoni. Une option qui ne semble pas avoir les faveurs de la mission Carli-Mesnier sur les urgences. 8 passage sur 10 en médecine de ville Le président du syndicat rappelle pourtant que 80 % des passages aux urgences sont cotés CCMU-1* ou CCMU-2** et ne relèvent pas des urgences, d'après une étude menée dans le Gers. "En ville, cela représenterait 1 consultation par jour et par médecin", souligne le président de MG France. Mais pas question de demander aux généralistes de s'investir davantage (dégager des plages de soins non programmés, s'engager à prendre en charge des patients de tout le territoire et pas seulement sa propre patientèle…) sans valorisation digne de ce nom. Le forfait de 1050 euros par an, négocié dans le cadre de l'avenant 7, est jugé insuffisant. "Ces actes régulés, qui s'inscrivent dans une organisation de territoire, méritent d'être majorés. Il faut une cotation spécifique, réclame MG France. Ça permettrait de mesurer l'implication de ces acteurs." Autre revendication du syndicat, en faveur du maintien des personnes âgées à domicile : obtenir une extension de la visite longue et complexe (coté 60 euros + MD), pour l'instant restreinte aux patients atteints de troubles neuro-dégénératifs ou en soins palliatifs (dans la limite de 3 par patient et par an). "En 2018, 177 000 VLC seulement ont été cotées, sur un total de 18,4 millions de visites à domicile, relève Jacques Battistoni. Aujourd'hui, le médecin est pénalisé quand il effectue une visite d'une demi-heure à domicile pour 25 euros. Ce n'est pas acceptable."   * État lésionnel et/ou pronostic fonctionnel jugés stables. Abstention d’acte complémentaire diagnostique ou thérapeutique à réaliser par le SMUR ou un service d’urgences. ** État lésionnel et/ou pronostic fonctionnel jugés stables. Décision d’acte complémentaire diagnostique ou thérapeutique à réaliser par le SMUR ou un service d’urgences

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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