Angine et cystite : combien seront rémunérés les pharmaciens pour les tests et la délivrance d'antibiotiques ?
L'accord conventionnel conclu lundi 10 juin entre l'Assurance maladie et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) réhausse la rémunération de la réalisation par le pharmacien de Trod angine et de bandelette urinaire en cas de cystite simple, ainsi que la délivrance d'antibiotiques le cas échéant. Il revalorise également l'honoraire de dispensation et la permanence des soins, et instaure une aide financière pour les officines isolées en difficultés.
La mesure vise à "préserver des ressources médicales limitées" et à lutter contre l'antibiorésistance, souligne la Cnam dans un communiqué. L'avenant 1 à la convention des pharmaciens, signé hier par la FSPF -syndicat majoritaire, augmente la rémunération de la prise en charge en officine des angines et des cystites simples. Les tests d'orientation diagnostiques étaient jusqu'alors rémunérés 6 euros. Ils seront désormais facturés entre 10 et 15 euros.
Le texte prévoit "deux circuits de prise en charge" : soit "le patient se présente spontanément à l'officine", soit il est "orienté" vers la pharmacie par son médecin, et muni d'une ordonnance conditionnelle. Dans le premier cas de figure, le pharmacien est rémunéré 10 euros si le résultat est négatif et 15 euros si le test est positif; le pharmacien peut alors délivrer des antibiotiques sans ordonnance ou renvoyer le patient vers son médecin. En revanche, si le patient est initialement orienté par son médecin, le test est facturé 10 euros quel que soit le résultat.
Une hausse qui devrait permettre d’amplifier la dynamique : en 2023, 276 000 Trod angine ont été réalisés par 12 597 pharmacies.
L'avenant prévoit également le versement en 2024 d'un forfait de 100 euros pour rémunérer l'aménagement de "locaux adaptés" pour le dépistage de l'infection urinaire. L'accès à des toilettes est en effet l'une conditions fixées par l'Assurance maladie.
Le texte signé hier revalorise par ailleurs les missions de prévention des pharmaciens (vaccination, remise des kits de dépistage du cancer colorectal, entretien femmes enceintes…) ainsi que les bilans de médication pour les patients âgés et polymédiqués (400 euros). "Pour renforcer la pertinence de la délivrance des médicaments", un nouvel entretien pour les patients sous traitement opioïde, valorisé à hauteur de 5 euros, pourra être proposé par le pharmacien lors du renouvellement de l’ordonnance afin d’alerter sur les risques de dépendance.
Afin de "préserver le maillage territorial officinal qui constitue un atout pour la France en matière d'accès aux soins", l'accord conventionnel met en place "un accompagnement financier" allant jusqu'à 20000 euros par an pour les officines isolées et en difficultés. Pour y prétendre, l'officine doit être située dans une zone médicalement sous-dense, être la seule pharmacie de sa commune et son chiffre d'affaires annuel doit être inférieur à 1 million d'euros. Entre 1000 et 2000 officines pourraient être éligibles à cette aide, à laquelle une enveloppe annuelle de 20 millions d'euros est dévolue.
L'avenant revalorise également la permanence des soins. Les astreintes seront rémunérées 200 euros, contre 190 euros actuellement. Les honoraires de garde sont également augmentés : 6 euros par ordonnance délivrée les dimanches et jours fériés en journée (contre 5 aujourd'hui) ; 10 euros par ordonnance la nuit de 20 heures à minuit et de 6 à 8 heures (contre 8 heures) ; 20 euros en nuit profonde, de minuit à 6 heures du matin.
"Le soutien d’une dynamique d’évolution de la rémunération des pharmaciens moins sensible au prix des médicaments se traduira par la revalorisation de 20% de l’honoraire de dispensation à l’ordonnance en 2025" souligne la Cnam : de 0.51 à 0.61 euro pour les patients adultes. A compter du 1er janvier 2026, il passera de 1.58 à 1.68 euro pour les enfants de moins de trois ans et les patients âgés de plus de 70 ans. De nouvelles revalorisations pourraient intervenir en 2027, "selon la dynamique de cette rémunération" précise l'Assurance maladie.
L'avenant prévoit, enfin, de nouvelles rémunérations forfaitaires pour la substitution des médicaments biosimilaires et hybrides ainsi qu'une "égalisation de la marge réglementée" entre les médicaments biologiques et les biosimilaires.
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