Après une rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) établie à 4 915 euros au titre de l'année 2018, les chiffres de la Cnam, publiés ce 17 avril, témoignent d'une légère hausse pour 2019. Soit 5.021 euros par médecin généraliste, soit 106 euros de plus.
Alors que les cabinets libéraux font face à une forte baisse de leur activité depuis le début du confinement (-40% pour les généralistes et -50% pour les autres spécialistes sur les trois dernières semaines, selon Nicolas Revel), le versement de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) tombe à point nommé. D’autant que son rendement est en très légère hausse cette année. "De façon générale, les résultats restent satisfaisants sur le volet de l’optimisation et de l’efficience des prescriptions, commente la Cnam qui a rendu publics les résultats 2019, ce vendredi matin. Ils se maintiennent sur le volet du suivi des patients chroniques. Enfin, ils progressent, bien que légèrement, sur la prévention, volet qui a été volontairement renforcé et sur lequel les résultats sont historiquement à la fois contrastés et plus en retrait". Lancé en 2012 et refondue en 2017, la Rosp concerne, cette année, 73.582 médecins libéraux pour une enveloppe globale de 275,9 millions d’euros. Le montant moyen de ce "13e mois" qui va être versé aux praticiens par l’Assurance maladie entre le 18 et le 21 avril s’élève ainsi à 5.021 euros par médecin généraliste, soit 106 euros de plus que l’année précédente. Elle est un peu inférieure pour les médecins à expertise particulière (MEP) qui vont percevoir 4.820 euros. S’agissant de leurs indicateurs pour la prévention, il y a, d’un côté, des progrès continus. Ainsi, la vaccination contre la grippe des plus de 65 ans continue de progresser de 1,2 point pour les plus de 65 ans (soit 56,4% de la population vaccinée) et de 1,6 point pour les patients chroniques concernés (soit 34,9% de la population). De même, la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse s’améliore, ainsi que celle contre l’antibiorésistance. Même si la France garde toujours une consommation supérieure de 30% à la moyenne européenne, la tendance à la baisse des prescriptions se poursuit : -2,9 points en 2019 soit 641.000 traitements évités. En revanche, les dépistages des cancers reculent : - 0,2 point pour le sein, - 0,9 point pour le colo-rectal et -1,1 point pour le col de l’utérus.
Dans le volet du suivi des maladies chroniques, la Cnam note une amélioration pour la maladie rénale chronique et le diabète et une stagnation, voire une baisse, pour les maladies cardio-vasculaires. Elle constate en particulier un relâchement de la surveillance des traitements par anti-vitamine K. Enfin, concernant "l’efficience" de la prescription, elle note la progression de prescriptions dans le répertoire des génériques ainsi que des biosimilaires. De même, la nouvelle incitation à diminuer la co-prescription des IPP et des AINS chez les moins de 65 ans sans facteur de risque a été entendue (-0,8 point) à l’inverse, cependant, de celle visant à réduire les traitements par ézétimibe qui ont progressé d’1 point. Par ailleurs, depuis 2018, une Rosp pour les médecins traitants des enfants est également versée : elle est en moyenne de 200 euros pour les généralistes et 881 euros pour les pédiatres. Elle traduit des progrès importants sur les indicateurs liés à la prévention. Facilitée par l’obligation introduite par la loi en 2018, la vaccination ROR a progressé l’année dernière de 1,3 point et la vaccination anti-méningocoque de 5,9 points. La diminution de la prescription d’antibiotiques se poursuit également, en particulier pour les enfants de moins de 4 ans. La Rosp concerne également, à ce jour, trois spécialités cliniques : les cardiologues, les gastro-entérologues et les endocrinologues pour des montants moyens cette année, respectivement, de 2.124 euros et 1.417 euros et en cours de calcul pour les derniers. Pour les cardiologues, l’Assurance maladie souligne l’amélioration des indicateurs de prévention mais regrette la diminution des prescriptions dans le répertoire des génériques des antihypertenseurs et surtout des statines. Pour les gastro-entérologues, tous les indicateurs sont au vert, notamment l’imagerie après intervention pour cancer colorectal et le dosage de protéinurie pour MICI sous 5-ASA. Pour les endocrinologues, les indicateurs sur la thyroïde et le diabète progressent également. Enfin, les centres de santé vont également toucher une Rosp un peu plus importante cette année : 510 centres vont percevoir en moyenne 7.774 euros, contre 7.646 l’année précédente. Cependant les résultats des indicateurs des médecins salariés sont un peu moins bons que les libéraux pour les volets prévention et suivi des pathologies chroniques.
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