Une soixantaine de médecins signent une tribune pour "repérer et prévenir les violences conjugales"
"En dix ans, nous avons recensé près de 1 500 femmes qui ont péri, victimes de leur conjoint", a déclaré vendredi la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Pour lutter contre ce fléau, 65 médecins ont appelé à agir pour "repérer et prévenir les violences conjugales et sexuelles" dans une tribune publiée lundi sur le site de l'Obs. Cette dernière reprend notamment une récente enquête du centre Hubertine Auclert réalisée auprès de professionnels de santé de 11 centres médico-psychologiques qui indique que ces derniers déclarent ne jamais ou rarement recevoir des femmes victimes de violences. Pourtant, la docteure Marie Le Bars, praticienne au CHS de Saint-Cyr au Mont d'Or, établit dans une thèse qu'un médecin généraliste reçoit en consultation "entre deux et trois femmes victimes de violences conjugales", sur une moyenne de 25 patients par jour.
Les signataires proposent de reconnaître le médecin comme "personne-ressource, premier recours de la femme victime". Pour cela, ils demandent à leurs confrères de se saisir systématiquement des outils de dépistage existants, à l'image du questionnaire WAST (Woman Abuse Screening Tool) qui permet en quelques questions simples d'identifier les victimes de violences et de pouvoir prodiguer des soins adaptés, si nécessaires. Ils réclament également l'ouverture de formations et leur financement par les ministères concernés ainsi que des dispositifs de réseaux de prise en charge coordonnée associant professionnels et associations, pour notamment assurer ces formations. "Nous demandons que les médecins soient formés pour pouvoir interroger et accompagner les femmes, mais il ne s'agit en aucun cas de lever le secret médical", a précisé à l'AFP le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste et militant associatif membre de SOS Femmes 93 et du Collectif féministe contre le viol. Dimanche, dans un entretien au Journal du Dimanche, Nicole Belloubet s'était déclarée favorable à une levée du secret médical "notamment pour résoudre les situations dans lesquelles la victime ne peut pas saisir la justice, et si c'est une possibilité offerte au médecin". [avec AFP et l'Obs]
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