Une soixantaine de médecins signent une tribune pour "repérer et prévenir les violences conjugales"

18/11/2019 Par Louise Claereboudt
Dans une tribune publiée lundi sur le site de l'Obs, 65 praticiens appellent à se mobiliser pour lutter contre les violences faites aux femmes.

"En dix ans, nous avons recensé près de 1 500 femmes qui ont péri, victimes de leur conjoint", a déclaré vendredi la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Pour lutter contre ce fléau, 65 médecins ont appelé à agir pour "repérer et prévenir les violences conjugales et sexuelles" dans une tribune publiée lundi sur le site de l'Obs. Cette dernière reprend notamment une récente enquête du centre Hubertine Auclert réalisée auprès de professionnels de santé de 11 centres médico-psychologiques qui indique que ces derniers déclarent ne jamais ou rarement recevoir des femmes victimes de violences. Pourtant, la docteure Marie Le Bars, praticienne au CHS de Saint-Cyr au Mont d'Or, établit dans une thèse qu'un médecin généraliste reçoit en consultation "entre deux et trois femmes victimes de violences conjugales", sur une moyenne de 25 patients par jour.

Les signataires proposent de reconnaître le médecin comme "personne-ressource, premier recours de la femme victime". Pour cela, ils demandent à leurs confrères de se saisir systématiquement des outils de dépistage existants, à l'image du questionnaire WAST (Woman Abuse Screening Tool) qui permet en quelques questions simples d'identifier les victimes de violences et de pouvoir prodiguer des soins adaptés, si nécessaires. Ils réclament également l'ouverture de formations et leur financement par les ministères concernés ainsi que des dispositifs de réseaux de prise en charge coordonnée associant professionnels et associations, pour notamment assurer ces formations. "Nous demandons que les médecins soient formés pour pouvoir interroger et accompagner les femmes, mais il ne s'agit en aucun cas de lever le secret médical", a précisé à l'AFP le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste et militant associatif membre de SOS Femmes 93 et du Collectif féministe contre le viol. Dimanche, dans un entretien au Journal du Dimanche, Nicole Belloubet s'était déclarée favorable à une levée du secret médical "notamment pour résoudre les situations dans lesquelles la victime ne peut pas saisir la justice, et si c'est une possibilité offerte au médecin". [avec AFP et l'Obs]

Faut-il prévoir deux stages en libéral pour tous les internes de spécialité ?

Michel  Delvallez

Michel Delvallez

Oui

Évident Ils y apprennent plus leur métier que ds des services hyperspecizlises qui ne leur apportent rien... Lire plus

0 commentaire
5 débatteurs en ligne5 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
16
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5