C’est une première en France. Un mois après le vote d’une loi instaurant un congé menstruel en Espagne, la municipalité de Saint-Ouen a décidé d’inaugurer un dispositif similaire à compter de ce lundi 27 mars. "Sur les 2.000 personnes qui travaillent pour la ville, nous avons 60% de femmes. C'est en discutant avec ces agentes que je me suis rendu compte que la moitié d'entre elles souffraient en silence. Un sujet mis de côté sinon tabou", a déclaré le maire de Saint-Ouen (PS), Karim Bouamrane. "Il fallait prendre des décisions fortes pour les soulager. Je suis fier que Saint-Ouen ait initié un mouvement national, pour une avancée concrète pour le droit des femmes", a-t-il dit.
Le congé menstruel a été mis en place lundi et une délibération sera présentée lors du conseil municipal du 17 avril. Concrètement, la municipalité utilisera le dispositif de l'autorisation spéciale d'absence. Les agentes de la ville auront la possibilité de poser jusqu'à deux journées de congés, d'aménager leur emploi du temps ou de travailler à leur domicile, sans qu'aucune journée de carence ne leur soit décomptée. Pour cela, elles devront passer par la médecine du travail, qui leur délivreront un certificat médical attestant de la maladie ou de règles douloureuses. "Elles n’auront plus d’autre démarche à faire", assure le maire.
Ce dernier a par ailleurs adressé une lettre au président de la République, Emmanuel Macron, afin que "la France reconnaisse officiellement et applique le congé menstruel, par le biais d'un projet de loi". Des députés écologistes veulent aussi lancer une "concertation" avec les organisations féministes et syndicales sur le congé menstruel.
[avec AFP et Le Monde]
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