Attaques terroristes : "Les généralistes doivent être formés", préconisent les urgentistes
Préparer les soignants civils à la médecine de guerre, à l'éventualité d'une attaque chimique, identifier les victimes plus rapidement… Les urgentistes mobilisés lors des attentats de Paris et Nice proposent des mesures dans un document publié mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet.
Ce "retour d'expérience" est signé par huit professeurs dont les services ont eu à intervenir lors des attentats (Samu, hôpitaux parisiens de l'AP-HP, CHU de Nice, Sapeurs-Pompiers de Paris et service de santé des armées). Depuis les attentats de Paris en novembre 2015, les urgentistes ont commencé à être formés aux techniques de médecine militaire pour traiter des blessures à l'arme de guerre. Au premier rang de ces techniques, le "damage control": assurer sur place le minimum de soins nécessaires à la survie du patient avant sa prise en charge en milieu hospitalier. Les signataires du texte préconisent que ces techniques soient enseignées aux généralistes et aux étudiants en médecine. "Dans les rues de Paris (lors des attentats), il y avait des généralistes qui ne savaient pas forcément quoi faire", explique à l'AFP l'un des rédacteurs du texte, le professeurs Pierre Carli, chef du SAMU de Paris. Par ailleurs, "les services d'urgence doivent être préparés à affronter des scénarios très différents, dont des attaques à l'arme chimique", poursuivent les auteurs du texte en citant "le sarin, le gaz moutarde ou la chlorine". Le document insiste également sur la nécessité de "protéger les hôpitaux contre les attaques". "C'est un nouveau défi pour les autorités de santé. Les lieux médicaux ne sont plus des sanctuaires mais des cibles pour les terroristes", est-il écrit. Enfin, les auteurs du texte jugent que "l'identification des victimes a été une carence lors des attentats de Paris et de Nice", ce qui a rendu les choses plus difficiles encore pour les proches. De nouvelles procédures permettent d'identifier plus vite les victimes grâce aux empreintes digitales, à l'ADN et aux empreintes dentaires, sans attendre que l'autopsie soit réalisée, relèvent-ils. [Avec AFP]
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