En pleine pénurie, un labo accusé de jeter des "milliers" de flacons d'amoxicilline pour défauts esthétiques
En immersion dans la seule usine française fabriquant de l'amoxicilline, une journaliste de Cash Investigation a pu constater que de nombreux flacons de l'antibiotique destinés au marché japonais, réputé exigeant, avait été retirés pour de légers défauts présents sur le flacon.
Une étiquette légèrement "froissée", un coin "corné", de "petites inclusions dans le verre"… Il n'en faut pas plus aux employés du contrôle production de l'usine GSK situé à Mayenne, dans les Pays-de-la-Loire, pour mettre de côté les flacons d'amoxicilline destinés au marché japonais. Ce dernier serait tellement "exigeant" que 10 à 15% de la production serait ainsi écartée pour des défauts esthétiques à peine visibles, qui passeraient auprès du marché européen, alors que l'antibiotique à l'intérieur est intacte.
C'est ce que révèle un documentaire de Cash investigation consacré aux pénuries de médicaments, diffusé sur France 2 jeudi 9 janvier. En "à peine une heure", la journaliste qui est parvenue à se faire embaucher en janvier 2024 au contrôle production de cette usine a dû recaler une cinquantaine de flacons, sa collègue également. Elle calcule que sur une année, cela représente des milliers d'antibiotiques "jetés à la poubelle".
Car bien que la pénurie d'amoxicilline faisait rage à l'époque, ces médicaments esthétiquement imparfaits n'auraient pas été conservés pour être vendus sur des marchés moins regardants. Interrogé sur ces constatations, GSK aurait affirmé ne pas savoir à quoi le reportage faisait référence.
[avec Francetvinfo.fr]
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