Le laboratoire Vector, en Russie, est l'un des deux laboratoires dans le monde connu pour conserver des souches du virus de la variole. Une explosion s'est produite sur le site lundi, à l'occasion de travaux. Les autorités russes assurent qu'aucun risque biologique n'est à craindre. Une explosion au gaz a eu lieu lundi 16 septembre dans le Centre de recherche en virologie et biotechnologie de Koltsovo, en Russie, près de la grand ville sibérienne de Novosibirsk. Rien d'exceptionnel, n'eût été une particularité : ce laboratoire – nom de code "Vector" – est l'un des deux seuls au monde autorisé à conserver le virus de la variole. On y trouve également des souches d'Ebola et de grippe aviaire. L'explosion a eu lieu au cinquième étage d'un bâtiment du site, brûlant gravement un employé. Le souffle a brisé la vitre du bâtiment et un feu s'est propagé sur 30 mètres carrés, avant d'être maîtrisé. Mais d'après les autorités russes, aucune substance dangereuse et aucun dommage structurel n'ont été rapportés suite à l'accident. Le laboratoire précise que l'explosion a eu lieu dans une partie du bâtiment en réfection, qui n'abritait aucun matériel biologique sensible.
Ce n'est pas le premier accident à s'être déroulé au laboratoire Vector. En 2004, une chercheuse qui travaillait sur la mise au point d'un vaccin pour Ebola était décédée...
de la maladie après s'être accidentellement piquée avec une aiguille contaminée. En 2016, les experts en biosécurité de l'OMS venus inspecter le site n'avaient pas noté de dysfonctionnement important, se bornant à recommander quelques améliorations mineures. Contrairement aux apparences, la Russie n'a pas le monopole des incidents inquiétants. Durant l'été 2014, un laboratoire des National Institutes of Health à Bethesda (Maryland), aux États-Unis, avait retrouvé un vieux carton oublié dans un réfrigérateur, à la faveur d'un déménagement. À l'intérieur, six fioles scellées contenant des échantillons de virus de la variole… Que reste-t-il de la variole ? La variole a été déclarée éradiquée de la surface de la terre en 79 par l'OMS, et les programmes de vaccination interrompus dans la foulée. On estime que la maladie a fait de l'ordre de 300 millions de morts au 20e siècle. Seul le laboratoire Vector à Koltsovo (Russie) et celui des CDC à Atlanta (États-Unis) sont encore autorisés à conserver des souches pathogènes, les deux pays ayant refusé de détruire leurs stocks. Officiellement à des fins de prévention et de recherche, mais l'argument ne convainc pas grand-monde. Ces deux sites sont inspectés tous les deux ans par une équipe d'experts de l'OMS. L'existence d'autres sites n'est pas connue avec certitude, mais elle est probable. En 2002, la CIA soupçonnait quatre pays d'entretenir des stocks illégaux : l'Irak, la Russie, la Corée du Nord et… la France. À quoi l'Hexagone a opposé un virulent démenti, assurant que les souches conservées étaient des échantillons animaux inoffensifs pour l'homme. [Avec Moscow Times et The Guardian]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus